Les magasins Brico-Dépôt proposent à peu près tout ce que l'on peut imaginer comme produits destinés au bricolage. Quincaillerie, matériaux, rangements sont souvent de grande parque, à un prix plancher. L'outillage à main, à quelques exceptions près, n'est pas vraiment intéressant. Par contre, on trouve du mobilier d'atelier, certes de faible qualité, mais à des prix défiant toute concurrence. La construction est en tôle très fine, comparable à celles de ces étagères que l'on voit régulièrement en promotion à 10€, mais s'avère finalement satisfaisante. Moyennant éventuellement quelques améliorations, il est tentant de s'aménager un espace de travail agréable.
Trois produits sont décrits ici :
La construction est entièrement métallique, en tôle assez fine, mais l'assemblage bien conçu leur confère une rigidité satisfaisante. Certes, rien à voir avec l'équivalent Facom, mais les prix sont considérablement plus abordables, et l'économie réalisée permet de se concentrer sur ce qui sera rangé à l'intérieur ! A fuir : le mobilier d'atelier en matière plastique. Il ne supportera ni le poids, ni la disqueuse et poste à souder.
Brico-Dépôt propose deux établis :
C'est ce deuxième modèle, qui n'a de professionnel que le nom, dont il est question ici.
Les établis Brico-Dépôt sont ceux de droite. Les portes ne sont pas en place
La première chose à savoir, c'est que de tels établis sont rigoureusement incapables de supporter un étau, ou plutôt le travail que l'on peut faire avec. Trop bas, et surtout trop peu robustes pour pouvoir supporter les efforts. D'ailleurs, étau et perceuse sont montés sur un établi spécifique qui est en réalité un billot de boucher en chêne massif, ayant reçu des fixations au sol et au mur !
Les établis Brico-Dépôt apparaissent très bas. En fait, leurs pieds sont conçus pour recevoir un piètement réglable (comme les réfrigérateurs), mais qui n'est pas fourni. Le plan de travail est une planche d'agloméré plastifié, à la surface très fragile.
L'établi est livré en kit, et avec une seule porte qui peut être montée au choix à gauche ou à droite. Une petite étagère est présente. Entre tiroirs et rangements, un espace offre un rangement supplémentaire pouvant accueillir perceuse, disqueuse, etc.
Tels quels, ces établis sont rigoureusement inutilisables pour la mécanique. Mais moyennant quelques aménagements, ils le deviendront !
Tout d'abord, la planche du plan de travail doit être doublée par du métal. En l'occurrence, c'est de l'aluminium de 2 mm d'épaisseur qui est choisi car plus facile à travailler, et moins agressif pour les pièces qui risquent de tomber dessus. La façon la plus efficace de tailler l'aluminium reste la disqueuse, munie d'un disque à tronçonner fin (1 mm ou 1.6 mm), guidé par une cornière en acier pour couper droit. La finition se fait avec une "lime de tourneur". Une telle lime ne présente que des stries parallèles, et non des stries croisées. Son utilisation est un peu déroutante au début : le geste rappelle celui utilisé pour passer un rabot à bois. Le fini des bords obtenu ainsi est remarquable : aspect parfait, brillant et sans rayure. Il est impossible de faire la différence avec un bord obtenu par une machine de découpe.
Donc, ainsi revêtue, la surface supportera tout et n'importe quoi. Le piètement est assez robuste pour supporter un poids conséquent : on peu sauter dessus à pieds joints sans problème. Cependant, je ne conseillerais pas d'y poser un small block en fonte...
Revêtement aluminium pour mécaniquer tranquillement
La plaque d'aluminium est ici vissée. Mais il est possible également de la coller à la colle néoprène...
Vis à bois tête fraisée pour la fixation de la tôle d'aluminium
Un autre défaut est l'ouverture du rangement disponible entre tiroirs et coffres. De plus, la tôle a une surface inférieure à celle du plan de travail. Ceci signifie que tout objet posé finira par terre, surtout si l'établi est disposé contre un mur ! Et pour couronner le tout, c'est une zone qui recueillera tous les copeaux, limailles et poussières Il faut donc fermer cette zone.
La planche déborde par rapport à l'espace situé en dessous
Des plaques d'aluminium sont donc découpées puis fixées par l'intérieur à l'aide de rivets.
Fermeture de l'espace situé sous le plan de travail
On remarque également un espace entre sol et volumes de rangement. Un tel espace attire immanquablement tout objet qui tombe au sol, tel un piège infaillible. De plus, tout mouvement des pieds y enverra l'objet tombé au sol et qui par miracle n'y aurait pas été attiré. Une seule solution : fermer cet espace ! Même méthode, aluminium et rivets.
L'établi presque terminé
L'établi est livré avec une porte munie d'une serrure. Outre le fait que je me voie mal voler son contenu, une clé, ça se perd, et située à cet endroit, on aura tôt fait de la casser dans ladite serrure. Donc, exit la serrure, et mise en place d'un aimant.
Le bord de la porte reçoit deux coups de scie
Le bord est replié une première fois
Puis replié une deuxième fois (étau + marteau à planer)
On a ainsi dégagé l'espace nécessaire à la mise en place de l'aimant qui sera fixé par l'intermédiaire d'une cornière d'aluminium, redonnant à la porte sa rigidité.
La cornière est fixée par des rivets
L'aimant de porte est choisi pour ses dimensions réduites. Il est également fixé par des rivets. Il affleure juste. Les angles vifs de la tôle ont été repliés vers l'intérieur pour éviter toute blessure.
L'aimant est en place
La serrure est donc abandonnée, et un bouton de porte prend sa place, grâce à deux rondelles larges enserrant la tôle et cachant le trou (30 mm de diamètre).
Mise en place d'un bouton de porte
Résultat
L'aspect obtenu est certes un peu bricole, mais propre et bien plus fonctionnel que des serrures à clé.
Établi terminé
On voit sur la photo ci-dessus deux portes sur le même établi. Si deux exemplaires ont été achetés, il est possible de monter les deux portes fournies (une par établi) sur le même. Ce choix a été dicté par la proximité de l'un d'entre eux avec la perceuse et l'étau, afin de protéger le contenu des limailles et copeaux.
On a toujours des petites choses à ranger... Cette armoire murale comportant deux placards et un panneau perforé résout le problème pour un coût modique. Elle est livrée avec quelques supports d'outils (très peu...). Les perforations standard permettent d'accrocher n'importe quel support aux normes. Les portes peuvent être modifiées de la même façon que celles de l'établi.
Armoire de rangement
Trois étagères sont livrées, et permettent de moduler le rangement.
Pas mal d'espace...
La façon dont sont soutenues les étagères tient du délire ! Ce sont de simples bidules en fil de fer, tels que ceux que l'on trouve sur les présentoirs des magasins pour y accrocher les articles sous blister. Il va sans dire que la charge supportable est ridicule. Mais rien de plus facile que fixer une cornière de chaque côté avec des rivets.
Fixation indigente des étagères.
Portes modifiées avec aimants et boutons
Après avoir longtemps rangé les outils sur un mur, fixés grâce à de crochets sur une planche, ce fut un ras-le-bol total. Certes, ils sont immédiatement accessibles, bien visibles, mais les allées et venues incessantes pour les prendre puis les ranger font que très vite il y a de tout partout, et que l'on ne retrouve plus rien. De plus, ce mode de rangement gaspille énormément de place qui serait mieux utilisée par des placards ou des étagères. La solution, c'est la servante d'atelier, déplaçable grâce à ses roulettes, qui permet de disposer de tous ses outils là où on en a besoin.
Un rangement classique...
Une servante d'atelier, c'est très cher chez les outilleurs. Mais celle distribuée par Brico-Dépôt est vendue 99 € (en mai 2005). C'est moins que le prix du seul élément supérieur, quasiment identique, dans la grande surface de bricolage la plus proche ! Alors pourquoi s'en priver ! Bien sûr, pour ce prix, aucune comparaison n'est possible avec du Facom. Mais il vaut mieux des outils Facom dans une servante chinoise à deux balles que l'inverse. Il est certain aussi qu'il vaudrait mieux une servante garnie Facom, ce qui n'est pas forcément une mauvaise affaire... mais généralement on constitue son outillage au fil des années jusqu'à ce que se pose le problème de son rangement.
Cette servante est en deux parties. Une caisse à outils, comportant six tiroirs et un coffre supérieur, repose sur un meuble à roulettes avec deux grands tiroirs et une partie basse assez vaste.
Servante d'atelier
La partie supérieure peut être cloisonnée par des cornières rivetées. ceci renforce particulièrement bien la tôle qui est très fine.
Le coffre supérieur
Les tiroirs, trois petits, et trois grands, permettent de ranger pas mal de choses.
Tiroirs de la caisse à outils supérieure
Les tiroirs sont montés sur glissières. Qualité médiocre, mais ça fonctionne et semble suffisamment robuste.
Glissières pour les tiroirs
Il est possible d'y placer des ensembles d'outils complets en les séparant de leurs coffrets. Inutile d'acheter les rangements spécifiques pour tiroirs vendus à prix d'or par les différents outilleurs. Quelques cornières pour séparer et renforcer, et le tour est joué.
Des coffrets complets peuvent être ainsi rangés
Le coffre à outils supérieur est juste posé, et peut être emporté. Pour son transport, une immobilisation des tiroirs est prévue : elle se fait par deux fers plats, immobilisés par le couvercle supérieur qui est fermé à clé.
Immobilisation des tiroirs
Les poignées de transport paraissent bien faibles, et la tôle des parois bien fine. Et pourtant, la caisse à outils chargée à bloc, ça résiste bien ! Surprenant. Par contre, attention aux chocs !
Poignées de transport
La partie inférieure, sur roulettes, comporte deux tiroirs, et un vaste espace de rangement.
Partie inférieure
On peut y placer pas mal de choses. Si besoin est, il est possible de réaliser des étagères moyennant quelques planchettes, cornières, et rivets.
Espace de rangement à la partie inférieure