Ce genre d'objet est muni de quatre roulettes, deux sur un "essieu", les deux autres étant orientables. Il y a aussi un vérin hydraulique.
Le cric replié
Ce petit cric est un modèle une tonne. Compte tenu d'une estimation strictement pifométrique des bras de levier en jeu, le vérin devrait développer de l'ordre de 4 ou 5 tonnes.
Le cric déplié
Une fois entièrement désassemblé, on est face à une quantité de choses utiles : des roulettes, des axes, des boulons, des entretoises, et bien sûr un vérin.
Le cric désassemblé
Ce sont des roulettes robustes dont le prix en quincaillerie est supérieur à celui du cric avec les deux chandelles qui étaient livrées avec. Les utilisations des roulettes sont nombreuses. Par exemple :
skate-board turbo diesel 2.5 litres
Futur support moteur de travail
Mais le plus intéressant est sans doute le vérin. A vue de nez, le bras de levier de ce cric est de 1 à 4 environ, et comme il s'agit d'un cric une tonne, le vérin devrait être capable de développer 4 tonnes...
Le vérin
Il s'agit d'un vérin présentant une course très faible (6 cm en l'occurrence). Le plot rond que l'on aperçoit au milieu du carter est en fait un bouchon en caoutchouc servant à le remplir et à faire le niveau. En gros, ce vérin, comme les autres, se remplit jusqu'à débordement avec une huile spéciale vérins.
Ses quatre tonnes permettent d'envisager la réalisation d'une mini presse, ou d'outils spécifiques, par exemple pour des paliers de vilebrequin, des roulements, etc.
Pourquoi désassembler ce malheureux vérin ? La réponse à cette question est : oui ! Sans hésitation possible.
Tout d'abord, ce vérin, comme ses congénères, possède un gros écrou à l'extrémité située à l'opposé de la pompe. A travers cet écrou passe le piston (la tige). En fait, ce n'est pas un écrou stricto sensu, mais c'est plus simple de l'appeler comme cela. Il guide le piston et porte le joint d'étanchéité.
Écrou
Cet écrou est donc retiré à l'aide d'une clé anglaise (ou autre).
Dépose de l'écrou
Une fois l'écrou retiré, on peut séparer le carter extérieur et le piston (tige). Prendre garde de ne pas abîmer les joints.
Corps, carter et tige
D'un naturel taquin, je n'ai pas écrit qu'il fallait d'abord vidanger un maximum d'huile par le petit bouchon mentionné plus haut, tout en faisant aller et venir la tige après avoir ouvert la vis de descente. Donc, nettoyer le sol, les pantoufles, le pantalon, etc.
Pour comprendre la suite, il faut examiner le fonctionnement du vérin. On voit sur la photo ci dessous un cylindre fileté. C'est dans ce cylindre qu'est appliquée la pression qui pousse la tige. Lorsqu'on actionne le levier, et donc la pompe, l'huile contenue dans l'espace situé entre carter et cylindre est aspirée par l'orifice 1. On voit que l'orifice 1 est plus ou moins bouché. Il s'agit en fait d'un morceau de toile métallique qui sert de crépine. L'orifice 2 quant à lui sert à faire retourner l'huile vers cet espace lorsqu'on ouvre la vis de descente.
Les orifices débouchant dans le "réservoir" d'huile
Le positionnement de l'orifice 1 a une importance capitale : pour pouvoir aspirer l'huile et l'envoyer dans le cylindre, il faut que cet orifice soit au point le plus bas du vérin. Le vérin ne peut donc fonctionner que tige en haut, OU tige à l'horizontale ET pompe en haut.
La crépine d'aspiration, un simple morceau de toile métallique
Au fond du cylindre, on trouve deux orifices, l'un servant injecter l'huile sous pression, l'autre à l'évacuer via la vis de descente.
Orifices du cylindre
Pour déposer la pompe, il faut d'abord faire sauter les goupilles et les axes.
Pour enlever cette petite pièces de tôle, il faut la déformer légèrement. C'est elle qui permet au système de commande de tirer sur le piston de la pompe.
Enfin, la pompe peut être séparée du corps du vérin.
La pompe est déposée
Au fond du logement taraudé dans le corps du vérin se trouve un système de clapet anti-retour constitué d'une bille et d'une petite plaquette ronde percée. Il faut faire attention à ne pas égarer la minuscule bille.
A côté de la pompe se trouve une petite vis recouverte d'un capuchon marqué "do not adjust". Il s'agit d'un clapet de sécurité limitant la pression. Avant de le déposer, il faut le serrer à fond en comptant le nombre de tours. Au remontage, on le serrera à fond, puis on le desserrera du même nombre de tours.
Ce clapet empêche de lever le cric si le poids à soulever est trop important.
Il n'existe pas forcément sur tous les crics et vérins.
Vis de réglage du clapet de surpression
Ce clapet est constitué de plusieurs petites pièces qu'il ne faut pas égarer.
Clapet de surpression
Enfin, il ne reste plus qu'à démonter la vis de descente. Ici aussi, c'est une bille qui est utilisée.
La vis de descente du cric légende
Naturellement, ça ne servait strictement à rien de tout démonter... juste le fun, et c'est tout...
Donc on remet tout en place : pompe, clapet de surpression, vis de descente.
Pourquoi modifier ce pauvre vérin ? A le faire fonctionner à l'envers, tige en bas...
Comme il a été vu plus haut, ce vérin ne peut fonctionner qu'horizontalement et pompe en haut, ou verticalement tige en haut. Voici la modification à faire pour qu'il fonctionne verticalement tige en bas.
Tout d'abord l'orifice d'aspiration est débarrassé de son filtre en toile métallique.
Orifice d'aspiration libéré
Un tube métallique de diamètre extérieur égal au diamètre de l'orifice d'aspiration est introduit dans ledit orifice. Il s'agit ici d'un morceau de canalisation rigide de circuit de freinage de moto.
Tube d'aspiration
Le carter extérieur est posé en place afin de marquer l'endroit où couper le tube. Comme le vérin sera inversé, il faut que ce tube arrive le plus loin possible, sans toutefois venir buter sur l'écrou à travers lequel passe la tige (piston).
Marquage de la longueur
Une fois sectionné à la bonne longueur, le tube, qui rentre en forçant légèrement, est scellé définitivement.
Scellement du tube d'aspiration
Si on a envie de se compliquer la vie, on pourra essayer de réaliser une crépine...
On replace carter et piston, et on serre l'écrou. Il ne reste qu'à remplir. Ici, un corps de seringue de 60 ml sert d'entonnoir. L'huile utilisée pour le test est de la Dexron, mais DEVRA être remplacée par de l'huile spéciale pour crics et vérins.
Pour obtenir le bon niveau, le piston étant enfoncé, on place le vérin verticalement, et on laisse s'écouler le surplus. S'il manque de l'huile on s'en rend vite compte : l'air n'est pas très efficace pour actionner un vérin hydraulique.
Remplissage
Test : le vérin est placé verticalement, tige en bas. Ça fonctionne, mais c'est lent. En effet, la longueur du tube d'aspiration, son diamètre intérieur plus réduit que celui du trou d'aspiration dans lequel il est emmanché, et la viscosité de l'huile font que l'aspiration est plus difficile. Il suffit d'actionner la pompe lentement. Il n'a pas été possible de séparer le cylindre du corps de vérin pour réaléser l'orifice d'aspiration et passer un tube plus gros.
Test