Le matériau est vendu sous forme de feuilles de différents types et épaisseurs (papier, fibre + élastomère, etc.), et à bas prix si l'on compare à un joint d'origine (ici 4 ou 5 € pour un mètre de papier en 0.5 mm). Il faut si possible respecter l'épaisseur d'origine.
Le matériel :
Le matériel
Ici, on réalise le joint situé entre bloc cylindres et porte clapets d'un compresseur York. La forme est un peu torturée, ce qui rend l'exemple assez démonstratif.
La matière, une sorte de papier, n'est pas ici idéale. Il vaudrait sans doute mieux utiliser une matière du type Klingerite (mais sans amiante...). Le joint sera refait ultérieurement, après essais, si nécessaire.
Il faut faire un joint pour cette culasse de compresseur
Le porte clapet vient fermer le haut des cylindres, la culasse venant par dessus l'ensemble.
L'autre surface à jointer
Après avoir posé le porte clapets sur la feuille, on dessine tous les contours et trous. Dans cet exemple, les pièces venant sur les cylindres sont centrées grâce à des pions. Leurs passages sont découpés en premier, et permettront le positionnement pour la suite des opérations. Ici, l'emporte pièce est utilisé, car plus pratique pour de petits diamètres.
Dans le cas de carters de boîte par exemple, il faudrait faire de même.
Sinon, il suffira de commencer par deux trous diamétralement opposés au travers desquels on passera une vis, afin de positionner le futur joint.
Dessin des contours, et "marquage" de repères
L'emporte pièce est aussi utilisé pour enlever un petit cercle au milieu de chaque trou de passage destiné aux vis de fixations.
Ces petits trous peuvent être faits à l'aide d'une pointe par exemple. Ils ne serviront qu'à stabiliser la bille qui percera les passages avec une précision absolue.
Perforation au centre des trous circulaires
La bille est posée successivement sur chacun des petits trous, en regard des passages de vis, canalisations d'huile, etc. Il suffit de donner un petit coup de marteau dessus pour obtenir un trou parfaitement découpé et positionné.
Ce sont une bille et un marteau qui servent pour les trous
Le résultat obtenu par cette méthode est rigoureusement parfait. Le coup de marteau doit être suffisamment fort pour que le papier soit découpé, mais assez léger pour ne pas endommager la pièce, en particulier s'il s'agit d'aluminium.
Remarquez sur la photo au dessus que ce n'est pas une masse de 5 Kg qui est utilisée !
La technique de la bille donne des trous parfaits
Le joint comporte des découpes internes, et il faut obtenir un contour précis des plans de joint.
Une fine couche d'huile est déposée sur le haut du cylindre (en l'occurrence du WD40).
Enduire les plans de joint d'une huile fluide
Le futur joint est mis en place, puis le porte clapets.
Le joint est placé entre les surfaces huilées
On obtient alors les contours.
Si l'on dispose d'un vieux joint, on pourra s'en inspirer pour les découpes. Sur des joints étendus, et pour des raisons de résistance, de larges aplats sont généralement conservés.
Les contours se dessinent d'eux-mêmes
Le joint est reposé sur le cylindre. Ici, il a été retourné pour les besoins de la photo, ce qui est possible en raison de sa symétrie. En pratique, pour une boîte par exemple, on ne pourra pas procéder ainsi, et il faudra utiliser des ciseaux...
Les contours internes sont découpés au scalpel :
Début de découpe des alésages de cylindres
Il ne reste plus qu'à éliminer les bords externes, avec une marge d'un ou deux millimètres, pour obtenir un joint qui n'a rien à envier à un élément sorti d'usine.
Résultat parfait
En conclusion, connaître cette technique et posséder quelques feuilles peut rendre de grands services.
La réalisation du joint ci-dessus a pris moins d'un quart d'heure, c'est à dire moins de temps qu'il n'en faut pour aller l'acheter, ou en passer commande par téléphone.