L'astuce présentée ici n'a rien d'original ! En ayant assez de galérer à chaque vidange avec les vis de fixation des sabots moteur de ma XT et de ma TTR, j'ai fini par copier certaines vis que l'on trouve sur les Land Rover. En particulier celles servant à fixer le pédalier sur le tablier.

Ces vis spéciales sont cylindriques (non filetées) à leur extrémité (bout pilote). Ainsi, lors de leur mise en place, elles sont parfaitement guidées dans l'axe du trou taraudé. La solution consiste donc à prendre des vis légèrement plus longues que nécessaire (entre une et deux fois le diamètre), puis à en faire sauter le filetage sur la longueur supplémentaire. Pour ajuster proprement la longueur d'une vis, voir Raccourcir une tige filetée, une vis, un goujon.

Ces vis utilisées par Land Rover sont par ailleurs pourvues de gorges hélicoïdales les faisant ressembler à des tarauds machine (pour les plus anciennes), ou de méplats : elles nettoient les taraudages lors des opérations de remontage. Un vrai bonheur. Ces vis répondent certainement à une norme, mais je doute qu'il soit facile de s'en procurer autrement que par boîtes (de 200 unités généralement).

La photo ci-dessous en montre deux types. Celle du haut présente un bout pilote et des rainures hélicoïdales façon taraud machine. Les deux autres n'ont pas ces rainures, mais deux méplats diamétralement opposés sur quelques millimètres, et jouant le même rôle. La réalisation de rainures hélicoïdales n'est pas envisageable avec des moyens simples. Des rainures droites façon taraud gun se font facilement à la lime (astuce classique pour le nettoyage des puits de bougie - penser dans ce cas à bourrer les rainures de graisse pour récupérer les crasses !). Deux coups de lime suffisent pour des méplats.

Exemple de vis (de générations différentes) que l'on trouve sur
Land Rover pour la fixation du pédalier.

Si on ne dispose pas d'un tour, il y a plusieurs façons de réaliser le bout pilote :

• placer la vis dans le mandrin d'un perceuse, faire tourner, et "usiner" en appliquant une lime sur l'extrémité. Attention, ça peut être dangereux, et il faut respecter les mêmes règles que celle s'appliquant au limage sur tour : la lime doit travailler en poussant, pas en tirant, pas de lime sans manche, et ne jamais se tenir dans l'axe de la lime. Mais pour de grosses vis, il va falloir un mandrin de grande capacité. Les plus courants sont limités à 13 mm, ce qui permet de serrer des vis M8.
• meulage au touret. Pas propre comme résultat, mais efficace tout de même.
• jouer à l'ajusteur en faisant tout le travail à la main et à la lime. Pas très rapide, mais propre si on sait se servir de ses mains.

Pour travailler facilement sur une extrémité de vis, on peut se contenter d'y enfiler un ou deux écrous, ce qui permet de presque parfaitement l'immobiliser dans l'étau, tout en permettant six orientations.

Vis et écrous

Immobilisation dans l'étau

Pour un travail au tour ou à la perceuse, il vaut mieux un contre écrou en raison du jeu entrefilets : sinon la vis peut bouger un peu radialement (oscillation). Il faut bien sûr serrer le contre écrou pour qu'il s'aligne avec l'écrou.

Deux écrous au moins sont bien sûr indispensables si la tête de la vis est ronde (cruciforme, six pans creux, tête fraisée, etc.).

Contre écrou

Au tour, à la perceuse utilisée comme tour, à la lime ou au touret à meuler, le filetage est éliminé sur 5 à 10 mm. Pour s'assurer que l'usinage est suffisant, il suffit d'enfiler un écrou : il doit glisser doux sur le pilote, sans trop de jeu, et se visser ensuite sans problème.

Usinage

Vis terminées

On pourra ensuite, si on le désire, réaliser rainures ou méplats pour obtenir une action nettoyante sur le taraudage lors de la mise en place.