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Poste à souder Telwin Bimax 4.165

Le poste à souder MIG / MAG Telwin Bimax 4.165 est un appareil populaire en raison de son prix très bas. Il souffre de deux défauts majeurs : torche sous tension permanente, et absence d'électrovanne pour le gaz. Il est facile d'y remédier.

Sommaire :

Généralités

Cet appareil de soudage MIG / MAG fabriqué en Italie, distribué en particulier par les magasins Bricodépôt, est un best seller. Il y a deux raisons à cela :

  • un prix très bas
  • la possibilité de souder au gaz, contrairement à certains concurrents limités au fil fourré

La fabrication est très cheap. Boîtier en tôle fine, une poignée qui dépasse et dans laquelle on se cogne régulièrement les tibias, des roulettes en plastique, une pince de masse en tôle emboutie. Le cordon secteur est nu, sans sa prise mâle : il faudra donc en acheter une, puis la monter. Ce cordon est d'ailleurs d'une longueur assez réduite.

Défauts majeurs : la gâchette de la torche ne commande que le moteur d'avance de fil, le tube de contact étant sous tension en permanence. Je trouve cela extrêmement gênant, mais il est possible d'y remédier assez simplement. De même, il n'y a pas d'électrovanne de commande pour le gaz. Bref, on en a pour son argent, et rien de plus.

Les commandes sont simplifiées à l'extrême. Un interrupteur marche / arrêt, un potentiomètre pour l'avance du fil, et deux interrupteurs pour l'intensité (MIN / MAX et 1 / 2). L'interrupteur marche / arrêt comporte un voyant qui, lorsqu'il s'allume, indique que le disjoncteur thermique est entré en action. Cela signifie que quand le voyant est éteint, la torche est sous tension, et inversement. Surprenant...

A la lecture de cette description, on peut en conclure que ce poste à souder est essentiellement fait pour souder au fil fourré, avec un comportement identique à celui d'un poste à arc (dont la baguette est constamment sous tension). Son seul avantage est alors de permettre de travailler sur des tôles de l'ordre du millimètre, puisque le fil fourré de 0.9 mm ne permet guère mieux sans risque de passer à travers.


Telwin Bimax 4-165

Les performances sur les courants élevés sont d'ailleurs très faibles : les facteurs de marche sont indigents :

  • 60% à 55 ampères
  • seulement 15 % à 115 A

Ceci confirme la destination de ce poste à souder : les tôles de faible épaisseur, les petites soudures, et le pointage.


Caractéristiques du poste à souder

A gauche se trouve le compartiment de la bobine et du système d'entraînement. Ce dernier voit - heureusement - l'avance varier automatiquement en fonction de la puissance sélectionnée (interrupteurs MIN / MAX et 1 / 2).

La bobine la plus grosse possible est de 3 Kg, ce qui laisse quand même une bonne autonomie. Dans ce compartiment se trouve aussi la sélection polarité normale / polarité inverse (flèche) : il faut inverser les connexions des câbles reliés à la torche et à la pince (flèche).


Bobine de fil, moteur d'entraînement et bornier pour la polarité

A l'arrière se trouvent :

  1. de quoi brider une bouteille de gaz jetable
  2. la connexion pour le gaz
  3. le ventilateur de refroidissement


Face arrière

Ci dessous, une bouteille de 60 litres est en place. Le détendeur est livré séparément, à bas prix, avec quelques accessoires. En fait, avec du fil plein de 0.6 mm, la buse adéquate (la plus petite), et en soudant de la tôle de 0.7 mm, il s'est avéré qu'il fallait ouvrir à fond... Un débitmètre est donc rigoureusement inutile dans cette configuration. L'autonomie est alors d'environ 10 minutes et les soudures reviennent donc assez cher par rapport à des bouteilles de quelques mètres-cube. Le seul avantage est que si l'on fait occasionnellement de petites soudures au gaz, il n'y a pas à immobiliser de caution ni d'abonnement.

La comparaison entre les résultats obtenus au fil plein et gaz par rapport au fil fourré est sans appel. Le fil fourré fourni par Telwin produit beaucoup de fumées très gênantes pour la vision, et produit beaucoup de gouttelettes quel que soit le réglage du poste. Le fil plein et le mélange Ar + CO2 fournis par Telwin donnent un résultat bien meilleur ! Un professionnel m'a fait part de ses réserves sur ce fil fourré... mais n'en utilise pour sa part que dans des cas bien précis : dépannage sur site, à l'air libre, et en cas de vent, c'est à dire lorsque le gaz n'est pas utilisable.


Bouteille jetable de 60 litres

Il n'y a pas grand chose à dire de la torche...


Torche


Tube contact

Il existe des tubes contact et des buses de différents diamètres, et un kit comporte des rouleaux moletés d'entraînement pour différents diamètres de fil. Pas d'accessoire de nettoyage par contre. Il faudra s'en procurer indépendamment dans un magasin de fournitures industrielles.

Il existe un kit gaz. Deux tuyaux, un raccord instantané, un détendeur, deux buses, 10 tubes contact, une molette d'entraînement adaptée au diamètre du fil. Ici une bobine de 1 Kg de fil plein cuivré.


Contenu du kit gaz

Schéma électrique

Le schéma est assez simple. On voit que la tension de sortie est déterminée par un combinaison d'enroulements au niveau primaire.


Légende

  1. interrupteur marche / arrêt
  2. ventilateur de refroidissement
  3. thermocontact ; le voyant est celui intégré à l'interrupteur marche / arrêt
  4. transformateur
  5. contrôle de la tension de sortie par les enroulements primaires
  6. pont redresseur
  7. varistance. Rôle ? Probablement lutter contre les surtensions...
  8. réactance (self). Rôle ? Probablement limiter les pics de courant lors de l'amorçage...
  9. module de contrôle du moteur d'avance du fil de soudage
  10. moteur du d'avance du fil de soudage
  11. gâchette de la torche

Les cercles verts figurent les points de prélèvement de la tension nécessaire à la commande d'un relais et d'une électrovanne (cf. infra).

L'intérieur de l'engin. L'enroulement secondaire du transformateur est en aluminium, et non en cuivre (solution économique).


Les antrailles de la bête

Ajout d'un relais pour le courant de soudage

J'ai été très gêné par le fait que le tube contact et donc le fil de soudage sont alimentés en permanence. Arcs intempestifs, difficultés à voir ce que je faisais lors de l'amorçage. Pour ce deuxième problème, l'achat d'un masque à obscurcissement automatique a amélioré la situation. Mais je n'étais pas satisfait. Un tour sur soudeur.com afin de demander quel type de relais serait le plus adapté, et la réponse fut quasi instantanée : relais de démarreur.

Compte tenu des caractéristiques de l'appareil, un relais de démarreur a été acheté chez le concessionnaire Bosch du coin : 24V / 150A. Cher, certes, mais plus sûr que l'improbable achat d'un modèle d'occasion plus ou moins fatigué et aux contacts usés... De toutes façons, même en y ajoutant ce surcoût, ce poste à souder reste compétitif en termes de prix.


Relais de démarreur

La place est comptée dans le boîtier. L'endroit tout désigné est à proximité du bornier de raccordement de la torche. Le négatif en est déconnecté pour être relié à l'entrée du relais, la sortie étant ramenée au bornier par un barrette métallique. Ici un plat d'aluminium brut, car je n'avais pas de cuivre sous la main. Mais comme de toutes façons le câblage de puissance est réalisé dans ce métal, ça reste cohérent. La face avant a dû être démontée pour un accès correct. Bien sûr il faut prendre garde que le boîtier du relais ne risque pas d'occasionner de court circuit avec les organes présents en façade.


Implantation du relais

Le relais est commandé entre le positif prélevé sur le pont redresseur et le fil négatif revenant de la gâchette et relié à l'entrée de la carte électronique de commande du dérouleur.

Les points de prélèvement de la tension de commande sont indiqués par les cercles verts sur le schéma présenté plus haut.

Ajout d'une électrovanne pour le gaz de soudage

Le gaz des petites bouteilles de 60 litres serait très vite consommé si l'on devait les laisser ouvertes en permanence. Compte tenu de leur coût élevé, il est vite rentable d'installer une électrovanne coupant l'arrivée de gaz dès que la gâchette est relâchée.

L'électrovanne utilisée est un modèle industriel pour commandes pneumatiques, achetées quelques années plus tôt pour une bidouille jamais réalisée. Ce genre de composant est standard et très facile à se procurer chez les revendeur de fournitures industrielles du coin. Le bloc pneumatique et l'électroaimant (bobine) sont vendus séparément. Le plus simple est de choisir un bloc en 1/8", et la bobine sera naturellement en 24V, ce qui est une tension habituelle en automatismes et électrotechnique. Le raccordement électrique se fait de la même façon que pour le relais (cf. supra).


Electrovanne livrée en deux parties


Electrovanne complète avec son connecteur

L'entrée du gaz se fait à l'arrière de l'appareil par une douille annelée sur laquelle vient se brancher la tubulure en provenance du détendeur.


raccordement du gaz

Cette douille annelée est raccordée à l'intérieur sur une douille à raccord instantané. Le serrage de l'une sur l'autre à travers la face arrière assure la fixation.

Pour débrancher une tubulure d'un tel raccord, il suffit de tirer dessus tout en poussant l'anneau plastique (jaune sur la photo). Pour brancher, il suffit d'introduire le tuyau et de le pousser à fond.


Raccord instatanné 1/8"


Raccord instantanné et douille annelée

Ces blocs pneumatiques sont conçus pour être montés sur des rails, avec une alimentation commune sous forme de bus. Les sorties et autres commpandes se font à la perpendiculaire. Il faut donc obturer une de ces deux "entrées" par un bouchon 1/8".

  1. le raccord instantané à destination de la torche
  2. la douille annelée est remise en place, et vissée sur le module pneumatique de l'électovanne. Elle assure sa fixation à travers la face arrière.
  3. cette "entrée" (en fait extrémité du bus) est obturée par un bouchon 1/8"


Electrovanne interposée sur le circuit de gaz


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page ajoutée le 6 décembre 2007
dernière révision le 6 décembre 2007