Sommaire :
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Généralités |
L'utilisation de l'air comprimé comme énergie est très intéressante. En effet, les moteurs pneumatiques de ces outils sont légers, compacts et puissants. De plus, c'est une énergie non dangereuse qui peut être utilisée dans un environnement métallique sans risque d'électrocution, comme avec le secteur, en cas d'endommagement des canalisations. Ces tuyaux sont par contre moins maniables que des fils. Le plus gros inconvénient est le niveau de bruit de la source, et parfois des outils, même avec un compresseur insonorisé comme le modèle professionnel montré ci-dessous en exemple.
On peut faire un parallèle avec une dynamo alimentant une batterie sur laquelle est ensuite prélevée l'énergie. C'est plus parlant pour l'amateur de mécanique automobile que les explications et exemples exposés plus bas . Le compresseur est analogue à une dynamo (ou alternateur + redresseur), et la cuve correspond à la batterie. Comme à bord d'un véhicule, la batterie est là pour assurer les forts débits sur de brèves (ou moins brèves) durées, comme l'utilisation du démarreur ou du treuil, tandis que l'alternateur doit être en mesure de fournir l'énergie nécessaire au fonctionnement continu de tous les accessoires comme le système d'allumage et l'éclairage.
Le débit des compresseurs est généralement relevé de façon tendancieuse, selon des normes surtout destinées à flatter le fabricant : par exemple entre 0 et 1 bar, ou encore pire, à vide, sans contre pression. La seule façon de savoir ce qu'un compresseur a dans le ventre est de chronométrer le temps qu'il lui faut pour passer son volume de réserve de 6 à 8 bars. Toute autre indication de performances n'a strictement aucun intérêt. Un compresseur comme celui ci-dessus est annoncé pour 27 m3 / h (de mémoire car j'ai perdu la notice), soit 450 litres / mn, alors qu'il fait 260 réels pour la plage d'utilisation ! Et encore, il ne s'agit pas d'un modèle grand public !
En effet, lorsqu'on utilise par exemple une perceuse pneumatique, ou tout autre outil de ce genre, pendant une durée longue, le compresseur doit être en mesure de fournir le débit demandé qui peut être très élevé : jusqu'à plus de 600 litres par minute pour une disqueuse. Ces outils perdent pratiquement toute efficacité dès que la pression tombe en dessous de 5 ou 6 bars. On est alors obligé d'attendre, en cas de débit insuffisant, que la cuve se remplisse de nouveau à une pression acceptable. Et il ne faut pas croire que le fait d'augmenter le volume de la cuve y changera quelque chose : on disposera certes d'un peu plus de temps de travail, mais il faudra attendre encore plus longtemps que la pression remonte. Il vaut largement mieux disposer d'un compresseur assurant 200 litres / mn avec une cuve de 25 litres, que d'un compresseur 100 litres / mn avec une cuve de 50 litres. On retrouve là une notion connue avec les postes de soudure à l'arc, le facteur de marche. De même qu'un poste à arc ordinaire ne permet par exemple que 60% de temps de travail (le disjoncteur thermique lui imposant 40% de temps de refroidissement), un compresseur sous dimensionné par rapport à l'outil ne permettra à l'utilisateur de travailler que pendant un certain pourcentage de temps, le reste étant occupé à attendre que la pression revienne à un niveau acceptable.
Le choix du compresseur doit donc se faire en fonction de plusieurs facteurs :
- son prix : c'est généralement le seul facteur déterminant dans le cadre d'un équipement amateur
- le volume de cuve, et donc son encombrement : ce facteur est parfois déterminant, y compris dans le cadre d'une utilisation professionnelle. Mais il ne faut pas se laisser impressionner par une grande cuve. Celle ci est surtout là pour permettre une régulation, et non pour disposer d'une réserve. L'encombrement peut être optimisé en séparant compresseur et cuve ou en utilisant une cuve verticale. Il est généralement possible de monter une cuve verticalement en déplaçant le robinet de purge.
- l'alimentation, mono ou triphasée
- de type sec ou lubrifié par huile, ces derniers étant nettement moins chers
- et bien sûr le débit réel, mesuré entre 6 et 8 bars : ce débit sera à comparer à la consommation des outils que l'on compte utiliser
On peut se contenter d'un débit plus faible que celui exigé par l'outil à condition de faire preuve de patience à chaque fois que la cuve doit se recharger pour récupérer de la pression.
Exemple 1 : une cuve de 50 litres alimentée par un compresseur fournissant 100 litres par minute réels entre 6 et 8 bars, un outil consommant 300 litres par minute, et nécessitant une pression de 6 à 8 bars. On part de l'état cuve remplie à 8 bars, ce qui correspond à un réglage standard du pressostat. Le moteur est arrêté. Pour que la pression retombe à 6 bars, limite inférieure d'efficacité de l'outil, on dispose de 50 / 300 = 1 / 6 ème de minute soit 10 secondes seulement. A 6 bars, le pressostat redémarre le moteur, et on arrête de travailler. Il faut alors attendre une minute que la pression atteigne de nouveau 8 bars !
Exemple 2 : le même compresseur, le même outil, mais une cuve de 100 litres. Temps de travail doublé, soit 20 secondes, mais le temps de recharge est lui aussi doublé ! Deux minutes d'attente.
Exemple 3 : compresseur 200 litres / minute, cuve de 50 litres, même outil. 10 secondes de travail pour 30 secondes d'attente.
Exemple 4 : compresseur 200 litres / minute, cuve de 100 litres, même outil. 20 secondes de travail pour 60 secondes d'attente.
Exemple 5 : compresseur 300 litres par minute : quel que soit le volume de cuve, on pourra travailler en continu, mais le moteur tournera en permanence
Exemple 6 : compresseur 400 litres par minute (c'est déjà un beau bébé) : le moteur tournera par intermittence, et on travaillera en continu
Dans les exemples 1 et 2, le rapport temps de travail / temps d'attente est le même. On attend beaucoup...
Dans les exemples 3 et 4, on dispose de 40% de temps de travail. Mais on aura peut être une meilleure impression avec l'exemple 4 grâce au temps de travail allongé. Tout dépend du travail à effectuer.
On voit donc qu'un autre élément essentiel est le temps moyen pendant lequel l'outil sera entraîné. Une clé à chocs ou un cliquet pneumatique sont utilisés par intermittence sur des temps assez brefs. On peut parfaitement travailler avec un tout petit compresseur et une petite cuve. Dans le cas d'une perceuse, tout dépendra du type de travail à effectuer. Si on ne fait que percer de la tôle, assez vite traversée, il en sera de même. Un petit compresseur 100 litres / minute et une cuve de 50 litres peuvent suffire. Par contre, avec une meuleuse droite, ou, pire encore, avec une meuleuse d'angle (disqueuse), le débit d'air nécessaire à cause de la puissance consommée est important, et les temps de travail sont généralement longs. Et là, il est très pénible d'attendre que la pression remonte.
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Le compresseur |
Un exemple d'installation professionnelle
Afin d'avoir un élément de comparaison, il est bon de commencer par regarder du côté des équipements professionnels. L'appareil ci-dessous est un Mauguière AS28 bicylindre sans huile mû par un moteur de 5 CV et alimenté en triphasé. Il est associé à une cuve de 130 litres, et est équipé d'un sécheur frigorifique. La puissance est moyenne pour cette catégorie.
Un exemple de compresseur professionnel
(le système de filtrage était en cours de maintenance...)
Le système de filtrage / séchage : l'air passe dans un échangeur frigorifique afin d'y être refroidi et faciliter ainsi l'élimination de l'eau par condensation. Cette humidité est récupérée dans un filtre séparateur (élément noir et jaune), et enfin l'air passe à travers un filtre à charbon. L'efficacité d'un tel système de filtrage est excellente.
Système de filtrage professionnel
Les performances d'une telle installation sont naturellement à la hauteur de l'investissement. La pression indiquée par le manomètre de la cuve a été relevée toutes les 30 secondes :
- 0'30" : 1.5 bars
- 1'00" : 3.0 bars
- 1'30" : 4.5 bars
- 2'00" : 5.8 bars
- 2'30" : 6.8 bars
- 3'00" : 7.8 bars
- 3'30" : 8.8 bars
- 3'50" : 9.3 bars
Le temps qu'il faut au compresseur pour faire passer la pression de 6 à 8 bars dans la cuve de 130 litres, est d'une minute. Le débit pour cette plage de pressions est donc de 260 litres par minute. On peut constater également que le débit ne s'effondre pas avec la montée en pression. Cette dernière grimpe de manière presque linéaire, 2 bars / minute, entre 6 et 10 bars. Ceci est important, car c'est la plage de pression la plus couramment utilisée pour entraîner des outils pneumatiques (6 à 8 bars).
Remarque : ce compresseur est utilisé 300 jours par an, depuis 20 ans, et présente peut être un peu d'usure (pertes par segmentation et clapets...). Mais les chiffres sont tout à fait cohérents par rapport aux appareils disponibles actuellement chez Mauguière (à plus ou moins 10% près maximum).
Il ne sera pas question ici des compresseurs à vis ou des bi étagés. C'est un autre monde, même dans le domaine professionnel.
Deux compresseurs typiquement amateur
Mais souvent, par souci d'économie, ou manque de place, ou parce que l'on tient à disposer d'un compresseur facilement déplaçable, on se rabat sur ce genre de chose :
Un compresseur amateur d'entrée de gamme, léger et facile à transporter
Un tel compresseur, dont la puissance sera de 1 à 2 CV, débite de 50 à 100 litres / mn dans le meilleur des cas. C'est suffisant pour gonfler, souffler, utiliser une clé à chocs, un cliquet pneumatique, une pompe à graisse, limite pour peindre, et très insuffisant pour de l'outillage plus gourmand comme un burineur, une perceuse, une fraiseuse, une disqueuse, une ponceuse, etc. Mais il permet tout de même, souvent en faisant preuve de patience, de faire pas mal de choses.
Ces compresseurs sont livrés avec un pressostat, un manomètre de cuve, un détendeur, un manomètre de sortie et une connectique par raccord à baïonnette.
Pour "quelques" euros de plus, on trouve des compresseurs bicylindres parfois en ligne, plus souvent en V (meilleurs refroidissement). Les plus efficaces ont un entraînement par courroie entre moteur et vilebrequin, ce qui permet, moyennant un moteur plus puissant, de faire "tourner" les pistons plus vite, et par conséquent de disposer d'un débit plus important avec des cylindres dont les dimensions restent raisonnables. Ainsi, on peut espérer un débit réel de l'ordre de 150 à 200 litres pour 3 CV, ce qui est une limite raisonnable en monophasé.
Il ne faut pas se laisser impressionner par des chiffres comme : 3 CV mono ; débit aspiré 300 litres / mn ; débit restitué 250 litres / mn à 7 bars. Cet exemple est tiré d'un catalogue. C'est simplement de la poudre aux yeux. Je ne l'ai pas fait, mais il semble aisé de démontrer que c'est thermodynamiquement impossible (à vérifier, un de ces jours...). Voir plus haut le compresseur professionnel montré en exemple, bien plus lourd et encombrant, installé en fixe, impossible à déplacer seul, équipé d'un moteur de 5 CV triphasé, et ne restituant "que" 260 vrais litres / mn mesurés !
D'une façon générale :
- ne tenir aucun compte du débit aspiré : un compresseur est fait pour souffler, pas pour aspirer
- ne tenir aucun compte d'un débit "à 1 bar"
- diviser par deux (pour un appareil professionnel) à 3 (pour un appareil amateur) le chiffre du débit aspiré tant que le vendeur n'aura pas branché le biniou pendant que l'on tient un chronomètre !
Un autre, cette fois bicylindre.
Petit compresseur bicylindre
La plaque constructeur : 3 CV soit 2.2 KW, et 300 litres par minute. Naturellement, on ne peut en aucun cas atteindre un tel débit sauf à vide. La contenance de la cuve est de 100 litres.
Plaque constructeur
La tête du petit compresseur monocylindre présenté plus haut, très fatiguée après quelques années de labeur intensif, a été supprimée et sa cuve de 50 litres récupérée. Elle a été accouplée à celle du bicylindre, portant la capacité totale à 150 litres. Le raccordement a été fait de telle sorte qu'elle puisse être facilement déconnectée permettant ainsi de disposer d'une petite réserve d'air facilement transportable. A noter : cette installation n'est pas idéale : faible espace pour le refroidissement, et présence d'un réfrigérateur qui produit lui aussi de la chaleur. Les mesures qui suivent seraient sans doute un peu meilleures avec une meilleure aération.
Cuves accouplées
Quelques mesures :
40" pour 1 bar
1'40" pour 2 bars
2'45" pour 3 bars
3'50" pour 4 bars
5' pour 5 bars
6'15" pour 6 bars
7'30" pour 7 bars
8'15" pour 7.5 bars
Le pressostat est réglé un peu bas (7.5 bars au lieu des 8 habituels), mais c'est facile à ajuster.
40" pour passer de 0 à 1 bar : 225 litres / mn. Ce chiffre est normal : les 300 litres annoncés, comme toujours, sont des litres aspirés, sans contre pression (directement dans l'atmosphère, sans cuve).
Une autre mesure, la plus intéressante : le temps nécessaire pour "recharger". La mesure est bien sûr faite compresseur chaud, afin de tenir compte de la perte de rendement occasionnée par la température des cylindres et culasses.
2'30" pour passer de 5.5 à 7.5 bars. La capacité totale est de 150 litres. On a donc un débit réel restitué utilisable de 120 litres seulement. Le rendement est moins bon que pour le Mauguière de 5 CV. Mais le prix n'a rien à voir non plus ! Cependant, avec 120 litres / mn et une réserve de 150 litres, il est possible de peindre et d'utiliser à peu près confortablement des outillages consommant jusqu'à 200 voire 300 litres / mn. Par contre, disqueuses, ponceuses orbitales et sableuses sont à oublier. Même avec le Maugière 5 CV, d'ailleurs...
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Les outils les plus courants |
Il est important, avant achat d'un compresseur, de savoir ce qu l'on veut en faire. Certains outils, lorsqu'on y a goûté, deviennent vite indispensables, et il est très frustrant de s'apercevoir que l'on a vu trop petit.
Les pistolets à peinture ne sont pas exposés en raison d'une expérience trop limitée (moins de 20 H d'utilisation avec deux modèles seulement).
Certains outils que l'on peut se procurer dans les grandes surfaces de bricolage peuvent s'avérer corrects, tandis que d'autres sont à fuir. La marque Mecafer est correcte.
La poignée de gonflage
La première chose que l'on va faire après l'achat d'un compresseur, c'est gonfler ses pneus. Ça tombe bien, la poignée de gonflage, ainsi qu'une soufflette, un pistolet à peinture et un pulvérisateur, sont souvent livrés avec. Elle est toujours de très mauvaise qualité (surtout en ce qui concerne la précision du manomètre), mais on peut toujours contrôler avec un instrument fiable. Une vraie bonne poignée de gonflage professionnelle peut coûter le prix d'un petit compresseur amateur !
Poignée de gonflage
Les soufflettes
Éviter les modèles tout plastique qui ne fonctionnent correctement que peu de temps.
Deux soufflettes, une normale, et une autre plus longue, permettent de couvrir tous les besoins. La longue est très pratique pour atteindre des endroits inaccessibles, gratter tout en soufflant, évacuer les crasses au fond d'un trou ou filetage borgne, etc.
Soufflettes
Le pulvérisateur
Un autre accessoire généralement livré avec le compresseur. Extrêmement utile pur le nettoyage / dégraissage. La buse, correctement réglée, permet de pulvériser solvants et détergents, ou un mélange des deux. Il est ainsi possible de décrasser moteurs, boîtes de vitesse, etc. de façon très économique. A utiliser dans ce cas dans un local bien ventilé, ou à l'extérieur, et en se protégeant au maximum (combinaison, gants, masque pour le visage ou mieux, lunettes, et surtout masque respiratoire.
Pulvérisateur
La clé à chocs
La clé à choc est certainement le premier vrai outil pneumatique à acheter. Il en existe à tous les prix, de toutes dimensions, et de toutes puissances. Une clé à chocs donne des impacts très brefs et répétés, qui débloqueront les vis et écrous serrés fort ou grippés. Il ne faut pas lésiner sur la qualité, et s'orienter vers un modèle destiné aux professionnels. La clé ci-dessous est un milieu de gamme en carré conducteur 1/2". C'est assez lourd. Les modèles vendus en grande surface de bricolage (GBC) sont très légers. Or, c'est un volant d'inertie qui emmagasine puis restitue l'énergie de l'air comprimé. On pourrait dire que plus c'est lourd et mieux c'est.
La différence va se faire sur :
- la masse du volant interne
- le nombre d'impacts par seconde
- la vitesse de rotation
- le couple maximum fourni
- la taille maximum de la douille utilisable
- la présence ou l'absence d'un réglage de puissance. Ce dernier peut être pifométrique ou plus précis. Éviter les clés sans réglage
Un point à prendre également en considération est la situation de l'orifice d'échappement d'air. En effet, la lubrification se faisant par l'huile véhiculée avec l'air, on risque de vite se lubrifier mains, manches, et pantalons si l'orifice est à l'extrémité de la poignée ! Préférer un échappement par l'avant.
Clé à chocs
Celle-ci est distribuée par PTS Outillage, et est de fabrication japonaise. C'est un classique, bien connu, et fabriqué depuis longtemps. Réglage de puissance sans graduations bien précises, et permettant d'atteindre 440 N.m, ce qui est respectable, mais n'en fait pas non plus un monstre. Les plus puissantes dans cette catégorie (1/2") atteignent les 600 N.m. C'est l'entrée de gamme de ce distributeur. Elle a été achetée en coffret, pour environ 200? avec une douzaine de douilles, une petite rallonge, et un huileur en ligne.
Il est important d'utiliser des rallonges et douilles "impact", de couleur noire caractéristique. Les douilles classiques chrome risquent d'éclater, et de provoquer des blessures par projection de débris. Cependant, il est raisonnable de se dépanner avec une douille classique à condition d'enrouler autour un chiffon qui arrêtera d'éventuels éclats, et à condition de travailler avec gants et masque de protection (du genre de ceux utilisés avec tronçonneuses et débroussailleuses).
Il faudra penser à acheter aussi les douilles correspondant aux "nouvelles" dimensions (16, 18, 21), aux anglaises (9/16"), etc.
Il faut se méfier de la puissance de l'outil ! On peut facilement détruire une vis, un filetage si l'on n'y prend garde. Régler assez léger au serrage avant de finir à la clé dynamométrique.
.Une clé à chocs consomme beaucoup d'air, et l'efficacité diminue très vite au fur et à mesure que la pression baisse dans la cuve. Cependant, l'utilisation étant intermittente, on peut se contenter d'un tout petit compresseur. Cette clé a besoin de 250 l/mn à une pression de 6 bars, mais le compresseur de bazar vu plus haut est TRÈS largement suffisant à condition d'effectuer le raccordement par un tuyau de gros diamètre n'occasionnant pas trop de pertes en ligne.
Je n'ai vu qu'un exemple de clé à chocs vendu par un camion itinérant. Son propriétaire s'en sert de visseuse-dévisseuse car elle est incapable de débloquer un simple écrou de roue !
La clé à chocs est un outil jouissif ! Les sensations sont comparables à celles procurées par le pistolet mitrailleur. Au besoin, relire Freud pour comprendre...
La perceuse
La perceuse pneumatique est un régal ! Puissante, compacte, légère, maniable, et surtout exempte de toute vibration. C'est exactement l'inverse d'une perceuse électrique à percussion débrayable. Elle épargne les forets, et permet de percer avec précision, dispensant dans certains cas de pointer le trou. Son faible encombrement permet de passer là où une perceuse électrique est inutilisable. Elle est par exemple idéale pour éliminer une vis cassée dans un taraudage (à condition naturellement d'être capable de percer droit, à l'oeil), ou pour faire du travail de carrosserie. La consommation d'une petite perceuse se situe dans la gamme 150 à 250 l/mn. Préférer un modèle réversible permettant aussi le vissage / dévissage. Cependant, attention ! C'est tout de même assez violent, et les moteurs pneumatiques ont une mauvaise progressivité ; la gâchette ne permet qu'un contrôle rudimentaire de la vitesse et de la puissance.
Perceuse
Cette perceuse réversible est de marque Mecafer. Sa capacité (mandrin automatique) est de 10 mm. Elle donne toute satisfaction, et est assez progressive. Elle met vite à genoux le petit compresseur d'atelier présenté plus haut. Elle a été achetée en grande surface de bricolage (GSB), pour environ 250 ou 300 FF, alors que je recherchais d'urgence, un samedi, une perceuse 220 Volts ultra légère et sans percussion. Ne trouvant rien, je me suis rabattu sur une pneumatique sans trop y croire, en raison d'un compresseur indigent, et de la marque spécialisée dans le matériel de bricolage. La clé à chocs de la marque est de toute évidence un peu faiblarde (modèle pour fillettes).
Il est certain qu'il faut être patient et percer par intermittence si l'on ne dispose que d'un compresseur fournissant 100 optimistes litres par minute. Elle a besoin de 200 à 300 l/mn ! Mais je ne regrette pas cet achat, loin s'en faut !
Le cliquet pneumatique
C'est un outil idéal lorsque la place manque, et que la clé à chocs ne passe pas, ou pour boulonner et déboulonner rapidement. Le volume disponible pour le mécanisme est réduit, ce qui limite forcément les performances. Cependant, tant que l'on ne cherche pas à débloquer de la visserie grippée, elle donne toute satisfaction. Ça reste bien plus lourd et moins maniable qu'un cliquet manuel, mais elle limite tout de même considérablement l'effort, les mouvements, tout en faisant gagner énormément de temps. Naturellement, pour la mécanique, on préfèrera un carré conducteur en 1/2". Les dimensions sont un peu plus importantes que celles d'un cliquet mécanique, et bien qu'assez lourde, on peut s'en servir "en manuel" sur quelques tours.
S'agissant d'un outil à impact, les remarques concernant les clé à chocs sont également valables : pas de visserie fragile, et douilles impact.
Cliquet pneumatique
Celle visible ci-dessus est également de marque Mecafer, et a été achetée 80? en GSB après l'expérience positive de la perceuse. Le couple se situe, à vue de nez, aux alentours de 200 ou 300 N.m, ce qui est déjà bien. Il ne faut pas trop chercher à débloquer des gros assemblages grippés avec l'air comprimé. Mais comme elle fonctionne également "en manuel", ce n'est pas un problème. Rapide et efficace. La consommation est modérée, et on peut travailler presque en continu avec un petit compresseur. Bien sûr, le cliquet est réversible. La progressivité de la commande est assez bonne. Heureusement car il n'y a pas de réglage de couple.
La meuleuse droite
Utile sans être indispensable, c'est une sorte de Dremel à air comprimé. Le mandrin peut recevoir des fraises ou meules au standard de 6 mm, ou des outils à queue de 3 mm moyennant la mise en place d'un adaptateur. Parfaite pour ébavurer, meuler une soudure inaccessible à la disqueuse, tailler des métaux tendres ou du plastique, du bois, etc. Par contre, l'outil est trop gros pour travailler une culasse ou faire des travaux fins.
Meuleuse droite
L'outil ci-dessus est de marque Mecafer, et a été achetée également en GBC : 50 à 60? environ. La progressivité est très bonne. La consommation en air aussi importante que celle de la perceuse de la même marque. Il faut être patient. Comme tous ces outils pneumatiques, elle perd toute efficacité en dessous de 6 bars. Il faut compter 200 à 300 litres / mn.
C'est un outil dangereux dont il faut se méfier : la vitesse de rotation est très élevée, et la moindre pression sur la commande la met en route. Il faut faire attention quand on la pose sur le plan de travail : ça démarre au quart de tour. Les fraises surtaillées utilisées pour bois et plastiques sont très agressives pour les mains, et il est indispensable de travailler avec gants et masque de protection protégeant aussi les yeux.
La pompe à graisse
C'est une pompe à graisse sur laquelle le piston, au lieu d'être actionné par un levier, est poussé par un vérin à air. Ceci explique cette excroissance cylindrique située au dessus de la gâchette.
L'intérêt de cet outil est de pouvoir travailler en tenant la pompe d'une seule main. On peut même se constituer des tubes flexibles ou rigides sur mesure (raccords au standard gaz 1/8" sur la pompe et pour l'embout à griffes. Attention, la pression de la graisse peut dépasser les 100 bars.
Pompe à graisse
Attention, on n'aura pas le feeling d'une commande par levier manuel ! Il est facile de faire sortir par exemple des joints de croisillons !
C'est indéniablement un gadget.
Le burineur
Il peut paraître étrange de présenter ici un burineur. Cet outil très pratique pour le "bricolage de maison" (travail sur maçonnerie) a au moins quatre applications en mécanique :
- le ciseau à tôle qui permet de rapidement séparer des tôles soudées par points, ou de couper (burin en V)
- en retaillant un burin usagé, on transforme le burineur en marteau à la vitesse de frappe impressionnante. Très utile pour frapper de façon répétitive, par exemple des pièces rouillées.
- il remplace efficacement le marteau à piquer utilisé en soudure à l'arc pour éliminer le laitier
- il permet d'éliminer rapidement et efficacement le plus gros de la rouille sur l'acier corrodé
C'est un très gros consommateur d'air comprimé !
Burineur
C'est encore un outil Mecafer ; sa qualité est moyenne : il a tendance à se désassembler sous les vibrations (la partie noire), et le ressort a tendance à sauter facilement. Les outils fournis sont peu endurants, mais peuvent être approvisionnés ailleurs. Pour limiter la tendance au dévissage du corps, on peut freiner le filetage au téflon. Il vaut mieux éviter le freinfilet car il est nécessaire de démonter régulièrement tout outil pneumatique pour le nettoyer.
Bien que de qualité moyenne, cet outil aura travaillé de façon intensive pour découper des mètres et des mètres de dalle de ciment , démolir un four en brique, "raboter" des murs en pierre de taille particulièrement durs. C'est quand même un bon outil, la construction très rudimentaire des marteaux pneumatiques ne constituant pas un défi technologique !.
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