On trouve depuis de nombreuses années des modules fonctionnant en classe D, et dont la qualité audio est très honorable voire excellente. Texas Instruments propose un circuit intégré de ce type, puissant et évolué : jusqu'à 300 W / 2 Ohms / 50 V.
Le module testé ici est celui distribué par Sure Electronics, une société chinoise, et qui propose différentes versions. Ici, il s'agit du module 2 x 300W. Sure Electronics vend essentiellement sur ebay. Le prix est de l'ordre de 40 à 50? port compris, selon les périodes.
Les caractéristiques sur le papier sont très intéressantes :
- Dimensions : 152.40 (L) × 120.40 (l) × 53.30 (H) ±0.2mm
- Circuit imprimé épais et solide : 2mm
- Bande passante 20Hz à 20KHz(±3dB) ; c'est la bande passante annoncée par Sure Electronics. Une mesure rapide a montré une bande passante bien plus large, celle annoncée étant plutôt à ±1dB !
- Architecture bridgée (on s'en serait douté compte tenu de l'alimentation unique et de la puissance annoncée !)
- Gain réglable par jumper 23 dB, 29dB, 33 dB et 35dB, très pratique
- Radiateur muni d'un ventilateur "intelligent" ; en utilisation normale, le ventilateur ne produit aucun bruit, et le radiateur reste absolument froid
- Protection contre les sous et sur voltages de l'alimentation
- Protection contre les surintensités
- Protection contre les court circuits (testée !)
- Alimentation asymétrique de 20V à 50V ; très pratique ! Beaucoup de concurrents réclament une alimentation symétrique. De même la plage de tension d'alimentation est très large, ce qui en fait un module universel et très souple d'emploi.
- Diaphonie : >89 dB 1 kHz
- Dynamique : >100 dB
- Rapport signal / bruit : 100dBA
La fabrication, la présentation et le packaging sont en tous points conformes à ce que l'on a l'habitude de trouver en matière de matériel informatique. La qualité est évidente.
Les entrées se font par des prises RCA directement montées sur la carte. On remarquera que leur fixxation est un peu "flottante". Loin d'être un défaut, c'est un avantage : ça permet de les fixer par vis à l'arrière d'un coffret sans forcer sur leurs soudures.
L'alimentation se fait par le volumineux bornier visible à droite, capable de recevoir des fils de 6 mm². Les sorties HP se font par deux borniers un peu plus petits, et il sera possible de les raccorder par des connexions plus volumineuses, en particulier par cosses, vis et rondelles éventail (voir les larges pastilles de part et d'autre de chaque bornier).
Le ventilateur est extrêmement silencieux, et à vitesse variable.
Les tests sur table ont été faits avec un rhéostat de 300 W (ici, seulement 150 !) et une alimentation basée sur un transformateur 4 x 30 V, tous les enroulements étant en parallèle (et en phase !).
Très important : s'agissant d'un ampli bridgé, il est absolument impératif de disposer d'un oscilloscope à entrées différentielles (ou pouvant travailler avec ses deux entrées en A-B), sous peine de court circuiter la sortie de l'ampli.
Ce module vient en fait remplacer l'électronique d'un ampli Micromega Tempo 2. Vaste fumisterie que cet ampli à IGBT ! Très cher, très bon il est vrai, mais d'une fiabilité pitoyable. Il suffit de rechercher sur le net pour trouver des tas d'exemples de pannes "DC out". Celui-ci a eu ce problème deux ans seulement après son achat (neuf, il y a une quinzaine d'années), et le coût d'une réparation était tel qu'il a fini au grenier. Il a donc fourni son alimentation : un transfo de 500 VA 4 x 30V, et deux condensateurs de 10 000 µF.
L'ampli est attaqué par un convertisseur digital analogique avec liaison par fibre optique ; les enceintes sont des JBL L36. L'alimentation étant en 45 V, la puissance maxi est de 2 x 70 W environ. On l'aura compris, c'est la section audio d'un petit home cinéma avec juste un son stéréo. Le résultat obtenu est excellent, tout particulièrement sur le plan dynamique.
Malgré la faible capacité des condensateurs (20 000 µF en tout) , le punch est impressionnant. Contrairement à ce que pouvait laisser supposer la lecture des caractéristiques annoncées par le fabricant, les aigues sont très présentes et très définies. A tel point qu'il aura fallu légèrement baisser le niveau des tweeters (- 2dB environ). Ce circuit Texas vient contredire la notion généralement admise qu'un ampli classe D ne permet pas une reproduction correcte des aigues. Mais il est vrai que les JBL L36 ont des aigues très (trop ?) présentes... Rien à dire des graves, les boomers ont ce qu'il faut pour faire leur travail.
Le montage provoisoire que l'on voit ci-dessus est resté en test 6 mois sous tension 24H/24 7J/7, sans le moindre problème. Sa mise sous tension (ainsi que la mise en marche du téléviseur) a depuis été asservie à la mise en route du Freebox Revolution Player. Plus qu'une seule zapette pour tout faire : celle de la Freebox. L'ampli Freebox / LG sera décrit ultérieurement : liaison Freebox / ampli, liaison ampli / TV LG par port série RS232, gestion (très simple) par un microcontroleur.