Une "bête à corne" pour le surfaçage sur fraiseuse
Un outil simple à réaliser, et donnant d'excellents résultats. Il permettrait de surfacer une petite culasse de moteur monocylindre, ou encore de reprendre des plans de joints.
Il s'agit ici d'un outil destiné au surfaçage. Cette bête à corne ne permet pas l'alésage. En effet, pour ce deuxième type d'opération, il semble plus judicieux d'utiliser une tête à aléser avec réglage micrométrique.
L'outil ci-dessous est simplement constitué d'un cône Morse, prolongé par une tête cylindrique. Cette dernière est rainurée pour recevoir un barreau porte plaquette, barreau qui peut être positionné pour définir le diamètre de travail de la plaquette.
Un tel outil est mal équilibré. En effet, à chaque demi rotation, le sens des efforts s'inverse. Un tourteau, par la multiplicité de ses plaquettes, n'a pas cet inconvénient. Mais le coût, à l'achat comme à l'utilisation, n'a strictement aucun rapport.
Bête à corne basique pour le surfaçage
La longueur de l'outil peut sembler importante. En effet, il est destiné au combiné tour-perceuse-fraiseuse Fartools TDM400. Tête de fraisage en position basse, la longueur a été déterminée pour que l'outil arrive au contact de l'étau de fraisage d'origine pour une descente de broche d'environ 1/3 de sa course.
Usinage
Le plus simple est de le décrire sous la forme de quelques photos.
L'outil est réalisé à partir d'un lopin d'acier au carbone de 40 mm de diamètre (non critique).
Usinage du cône Morse
Pour réaliser un cône Morse, de façon simple et rapide, voir Usinage simple d'un cône Morse. La méthode n'est pas parfaitement rigoureuse mais a donné de bons résultats à quatre reprises.
Les cônes Morse peuvent être pourvus d'un taraudage permettant de bloquer l'outil dans la broche, mais aussi de le démonter : desserrage de quelques tours puis coup de maillet.
L'extrémité du cône est soutenu par la lunette fixe le temps de percer et tarauder (M12, pas 175, standard, quoi...).
La longueur calculée est confrontée à la réalité : il faut pouvoir atteindre l'étau...
Ceci permet également de vérifier la bonne exécution du cône. Après démontage de l'outil, il suffit d'observer les traces : elles doivent être réparties a peu près uniformément sur toute la longueur utile du cône.
Vérification des dimensions
L'ébauche terminée. Il reste à usiner la tête.
Ébauche terminée
Le mandrin est déposé. L'outil est placé dans la broche du tour pour dressage et chariotage. Pour que la pièce soit bien immobilisée dans la broche, le plus simple est d'utiliser la longue vis de la broche de fraisage. Voir "Combiné tout fraiseuse Fartools TDM400 : quelques améliorations / Utilisation de cônes Morse dans la broche du tour".
Dressage et "cylindrage" de la tête
La photo ci-dessous a peu d'intérêt, si ce n'est montrer les traces laissées par l'emmanchement conique : la répartition est bonne, sur toute la longueur.
La fixation est un peu légère. L'extrémité du cône est calée dans le passage central du mandrin (environ 22 mm ici), et les mors sont serrés tout en donnant de légers coups de massette verticaux sur la pièce. Mais le passage du mandrin est cylindrique et non conique, et il en est de même pour celui des mors. Les surfaces de serrage sont très réduites.
On obtient cependant une immobilisation à peu près satisfaisante pour les opérations qui suivent. L'alignement d'un tel montage avec la broche de la fraiseuse ne peut pas être parfait, mais ça n'a pas d'importance. Lorsque l'outil sera terminé et utilisé, le mouvement de la plaquette sera forcément circulaire et perpendiculaire à l'axe de rotation défini par la broche (à ses défauts de concentricité près). C'est ce qui fait d'ailleurs l'un des gros intérêts de l'outil : même usiné à la hussarde, mais à condition que le cône Morse soit correct et l'ensemble assez rigide et bien aligné, il sera précis.
Blocage de l'outil pour fraisage
Une fraise deux tailles est utilisée pour réaliser la rainure qui recevra le barreau porte plaquette. La largeur est bien sûr fonction du barreau que l'on va utiliser. L'usinage est fait selon un axe parallèle à un diamètre, et légèrement à cheval dessus : environ 1 mm. Cela permettra de régler correctement la position de la plaquette à l'aide de cales, comme dans une tourelle porte outils.
Rainurage
Avec ce montage, ça a tendance à vibrer... En y allant doucement, on y arrive !
Pour ne pas risquer de se couper, il vaut mieux chanfreiner (45°).
Chanfreinage
C'est le moment de mettre en place le porte outil pour s'assurer qu'il passe avec un peu de marge.
Essai de positionnement du barreau
Le porte outil sera serré par trois vis. Réalisation d'un méplat pour ne pas s'agacer à percer un cylindre.
Perçage et taraudage des fixations du porte plaquette
L'outil est terminé.
Outil terminé
Détail
La bête au travail
Une petite vidéo vaut toutes les explications.
Voici un essai de surfaçage. Le métal est parfaitement lisse sous le doigt.
Essai de surfaçage
La précision ne dépend que des caractéristiques de la fraiseuse : faux rond, perpendicularité par rapport à la table croisée. Mais il faut tenir compte de la rigidité sur une petite machine comme le TDM400 ; et c'est là que le bât blesse. Il faut y aller doucement. Comme on peut le voir sur la photo ci-dessus, une petite partie s'est trouvée réusinée en fin de passe. C'est infime, mais bien visible.
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