Remontage de la distribution, amélioration de l'outil de calage de l'injection, grosse bourde sur le repérage angulaire, méthodes de détermination du PMH culasses en place.
Il est temps de reposer les tiges de culbuteurs. | |
Tout d'abord, remplissage des canalisations d'huile du haut moteur, par les douilles servant à la lubrification des axes de culbuteurs et des soupapes. L'huile est envoyée à la burette jusqu'à ce que ça "dégueule" par les trois autres (elles communiquent par la canalisation extérieure et les raccords banjo). |
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Les axes de culbuteurs et les culbuteurs, huilés, sont reposés. Les vis de réglage du jeu sont desserrées au maximum. | |
Les écrous présentent un épaulement. Cet épaulement doit être monté contre l'axe. | |
Ensuite, de l'huile est envoyée partout. On remarque sur cette photo l'orifice par où ressort une partie l'huile ayant lubrifié l'axe. Elle est ensuite guidée par une rigole vers la queue de soupape. | |
Serrage dynamométrique. Le couple prescrit est 108 Nm. Si on serre l'écrou à fond avec les doigts, le couple prescrit est atteint pour une rotation de 80°. Utile si on ne dispose pas de clé dynamométrique. |
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La clé est un modèle à bas prix, de fabrication Taïwanaise, mais qui donne satisfaction depuis longtemps avec juste une petite contrainte : vérification de chaque réglage critique à l'aide d'un peson. Pour éliminer l'influence du poids du manche de la clé et celui du peson lui même, l'étalonnage est fait manche vertical et peson à l'horizontale. Le carré conducteur est serré dans l'étau. Ici, il faut 25 Kg (bras de 40 cm). C'est la contrepartie pour une clé à 50 € aux graduations approximatives. Le peson est un antique modèle 0-100 Kg. Il suffit de déterminer la traction à effectuer connaissant la longueur du manche. Moyennant cette précaution, une clé bon marché fait parfaitement l'affaire. Elle est inutilisable pour les petits couples, et est à - 20 % environ sur le reste de la gamme. Ensuite, quand on connait sa clé... Objectivement, le faire systématiquement à chaque utilisation est de la sodomisation de moustiques ; moustiques qui sont, comme les mouches, des diptères... mais plus petits. Enfin, ça dépend des mouches, des moustiques, et aussi des moyens dont nous a doté la nature. Le tout est de choisir une victime à sa mesure. Les couples de serrage sont généralement à respecter à +- 10 %, et on reste donc dans une fourchette à peu près correcte en se fiant aux graduations : - 20% pour cette clé sortie de sa boîte. -20 % qu'il est aisé de compenser au réglage une fois qu'on a plus ou moins étalonné l'outil. Maintenant, si on a de l'argent à dépenser, on peut toujours acheter une clé 10 à 20 fois plus chère, et la faire vérifier tous les mois chez un spécialiste agréé, syndiqué, et béni par Skippy le Grand Gourou, Sole Survivor du Culte de l'Huître Bleue (ça nous rajeunit pas, ça...). Je préfère financer d'autres choses... |
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Repose de la poulie de pompe à eau. | |
Et en passant : comment immobiliser une poulie ? Une vieille courroie et une pince étau. Plus simple, ça n'existe pas. Ça suffit largement pour le couple nécessaire (30 Nm pour M8). De même, on peut toujours acheter une clé spéciale, avec le bout de courroie au prix de l'or. |
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Pour le réglage de l'avance à l'injection, des graduations avaient été réalisées sur la poulie damper. Pour disposer d'un index confortable, un pied de comparateur est utilisé, et l'instrument de mesure est remplacé par un fin chasse-goupille dont le manche fait justement 8 mm de diamètre. Et puis, grosse angoisse ! J'avais marqué deux autres encoches en plus de celle d'origine : -3° et -25°. La vérification de l'avance donne un résultat surprenant. Il y a un doute entre 0° et -3° (zone cerclée) . L'encoche supplémentaire -3° semble n'être pas à sa place et il y a doute pour celle de PMH. Gênant. ! Il faut déterminer lequel de ces deux repères est celui de PMH... |
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Piston à peu près au PMH, un coup de marteau sur un tube pour faire sauter les clavettes des queues de soupapes. Bien sur, les puits de tiges de culbuteurs sont bouchés.
Le tube traînait à portée de main, mais une douille de bonne taille est plus pratique. |
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La soupape constitue une pige parfaite : culasse plate, piston plat et soupapes verticales, haute compression (diesel) donc soupapes très près du piston. Évidemment, inutile de tenter ça sur un moteur latéral. |
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Le comparateur est placé sur la queue de soupape. Erreur de gravage du -3° à côté du repère de PMH d'origine (très précis au demeurant). Du coup, il y avait confusion : le vilebrequin était en réalité à +3° au lieu du PMH. Les incohérences des mesures de vérification sur la pompe s'expliquent. |
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Tant qu'à faire, démonstration d'une autre technique de détermination du PMH, au moins aussi précise qu'au comparateur, et ne nécessitant qu'un mètre à ruban. Tout d'abord, un collier est serré sur la queue de soupape, au niveau de la gorge de ses clavettes. Ceci éliminera tout risque de chute de la soupape dans le cylindre. Aucune envie de déculasser. |
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Le vilebrequin est tourné d'un quart de tour à gauche. Un carré d'acier est boulonné à la place de l'axe de culbuteurs. Une entretoise (en fait un gros écrou) est placée sur le goujon entre carré et culasse, puis l'écrou de fixation est serré. | |
Le vilebrequin est ramené vers la droite, jusqu'à ce que le piston repousse la soupape qui se met en butée sur le carré d'acier. Une première marque est faite. Ensuite retour vers la gauche jusqu'en butée, sur presque un tour. Nouvelle marque. Le repère de PMH peut alors être tracé : il se situe exactement à mi chemin (bissectrice). Inutile de sortir le compas pour la déterminer : un mètre à ruban enroulé sur la poulie suffit. Le repère se situe à la moitié de de l'arc défini par les deux repères. L'index est un simple fil de fer bloqué dans une des vis du couvercle de distribution. C'est extrêmement précis, et applicable à tout moteur du moment que l'on peut bloquer le piston dans sa course : classiquement par le puits de bougie sur un moteur à essence. Ici, il était impossible de passer par le puits d'injecteur, la préchambre ne permettant pas de passer une butée. Il est ainsi vérifié qu'il y a bien eu erreur de marquage à côté du repère de PMH, entraînant une confusion. Le repère -3° avait été fait à +3°. Erreur de 3° sur le PMH si je m'y étais fié. En fait, à 3° près, la pompe devient inréglable, en butée sur ses goujons de fixation. C'est ce qui m'a mis la puce à l'oreille : vérifications incohérentes et réglage impossible. |
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Un rapporteur permet de tracer un arc de cercle et de nouveaux repères 0°, -3°, et 25°. | |
Peu importe où sont tracés les repères. Avant de toucher au vilebrequin, il suffira de déplacer l'index sur le zéro. | |
Le support de comparateur amélioré : il est affiné pour ne plus frotter contre les canalisations haute pression. Un écrou est débarrassé de son filet d'un coup de foret, puis emmanché en force avec du Loctite Blocpresse. Enfin, perçage sur trois faces, et taraudage à M5, ce qui permet de placer une vis d'immobilisation du comparateur. | |
L'outil définitif en place. La pompe avait été correctement réglée il y a quelques jours. Juste le repère -3° qui était mal placé (il avait été fait après le réglage...). Ceci aura été l'occasion de prendre des photos et d'améliorer l'adaptateur de mesure qui n'a désormais absolument plus rien à envier à celui vendu par Bosch ou Land Rover. Coût : nul. |
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Il reste à replacer les clavettes des soupapes. Pour ce faire, le piston est ramené au PMH, et le collier de sécurité est enlevé. L'entretoise sous le carré d'acier est déposée, puis ce dernier est placé, puis serré de façon à comprimer le ressort de soupape. Les clavettes sont engagées. |
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A l'aide d'un chasse-goupille et d'un petit coup de marteau, elles se placent dans la gorge de la queue de soupape. | |
Elles semblent être en place. |
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Dernière opération, une pichenette sur la coupelle pour assurer de façon définitive leur mise en place. Ceci doit toujours être fait quand on remonte une soupape ! Une soupape qui tombe au démarrage d'un moteur est généralement liée à l'ignorance de cette règle élémentaire d'assemblage. |