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Bloc-notes - 3 juin 2006

Transducteur de vitesse Land Rover. Tests sur le Terratrip 303+.

Le transducteur du Range Rover. Il est animé par un câble en provenance de l'arbre de sortie arrière de la boîte de transfert.

Catastrophe ! Un fil s'est sectionné lors de sa dépose. On aura beau crier contre Lucas, "prince of darkness", c'est le seul fil rompu sur la totalité du faisceau de mon RR. Et le transducteur est "made in France", fabriqué par Jaeger. Comme quoi...

L'isolant de ce fil, comme celui de son collègue, est craquelé au ras de sa sortie. Le cuivre s'est oxydé, et la suite coule de source.

Ce transducteur reçoit le câble amenant le mouvement depuis le transfert (côté gauche sur la photo). A droite, ce gros "écrou" est en fait un bouchon. C'est un départ secondaire pour un deuxième câble utilisé pour les compteurs "police" qui prenaient place au milieu de la planche de bord. Ce repiquage avait été exploité pour entraîner une sonde Terratrip universelle "câble". Voir : Installation d'un Terratrip.

Le boîtier est fermé par quatre rivures.
Un coup de foret pour les faire sauter.

Ceci permettra sa réparation, et de vérifier sa conception. Lorsqu'on le fait tourner, il émet un bruit caractéristique des relais REED, ou ILS en français (interrupteurs à lame souple). Sa conception est similaire à celle des compteurs pour VTT, et de certains trips comme celui monté sur mon Yamaha 600 TTR. Des montages basés sur ce composant on fait les beaux jours de Radio Plans et Électronique Pratique dans les années 70.

L'ampoule de l'interrupteur. Deux lames dans une ampoule de verre, le contact s'établissant lorsqu'elles sont rapprochées par un champ magnétique. On remarque une résistance 120 ohms 1/2 watt.

Le transducteur, relié au positif par une de ses connexions, envoie les impulsions au tachymètre.

Le rotor est un aimant ferrite.
Premier test sur le Terratrip. Compte tenu de son régulateur 7805, le microcontrôleur devrait accepter de travailler avec une alimentation par pile 9 volts. C'est bien le cas.

Deuxième test : compter des impulsions en faisant entrer en contact les fils provenant des bornes PROBE 1&2+ (broche 1) et PROBE 1- (broche 2)

Ça marche, pas de souci.

Ceci revient à envoyer des impulsions de 8 à 9 volts au lieu des 0.45 volts fournis par la sonde universelle ou la sonde japonaise. Le LM339 ne risque absolument rien.

Troisième test : s'assurer que le Terratrip est capable de gérer un signal issu du transducteur. Donc, le PROBE 1&2+ (broche 1) et le PROBE 1-" (broche 2) sont reliés au REED.
Tout est remis en place.
Pas de problème non plus.

Souhaitant "isoler" au maximum le circuit tableau de bord du circuit Terratrip, des tests sont effectués en insérant une résistance en série avec l'entrée "probe" du tripmeter. Ici 1.8 K ohms. Une résistance plus importante empêche la détection du signal. Avec 4.7 K ohms par exemple, ça ne marche pas.

Il faut aussi savoir combien d'impulsions le transducteur envoie à chaque tour.

Un repère est placé sur l'aimant annulaire. Un ohmmètre est branché. Résultat : 8 impulsions par tour.

La sonde universelle (câble) du Terratrip, testée au voltmètre, donne deux impulsions par tour. Ce Terratrip était "réglé" à 1140 pour des Guyane en 700. En le branchant directement au transducteur, il faudra multiplier par quatre la valeur d'étalonnage, et donc entrer la valeur 4560 pour que l'indication soit juste sans avoir besoin de réétalonner.

La réparation sera assez facile.
Les fils sortent à travers un élastomère qui a durci. Il suffira de l'éliminer, de repasser les fils, et de remettre une goutte de silicone après soudage sur le petit circuit imprimé.

Les entrées PROBE 1- et PROBE 2- semblent être définies selon le schéma incomplet ci-contre. Sans aucune garantie. Le dessin du circuit imprimé double face n'est en fin de compte pas si facile à suivre...

C'est une bascule de Schmitt. Voir ce document sur le site de l'EPSIC.

Le but est de lui faire avaler un signal variant de 0 à 13.8 volts. Il avale en tous cas sans perturbation apparente un signal variant de 0 à 9 volts. Normal. C'est ce que fournit une sonde standard (sur roue), les impulsions se faisant par passage de 8 à 9 volts.

Une résistance de 2.2 à 4.7 K ohms entre transducteur et PROBE 1 - devrait pouvoir être ajoutée.

Une idée :

Les sondes pour compteur (celles montées sur câble, universelles ou japonaises) fournissent des impulsions de 0.45 volts (passage de 0 à 0.45 volts). Le schéma ci-contre permet de rester dans cet ordre de grandeur. La diode écrête l'impulsion à sa tension de jonction ( 0.65 volts pour le silicium, 0.45 volts pour le germanium).

En conclusion, il est très certainement possible d'envoyer quasi directement les impulsions du transducteur au Terratrip, sur la broche 2 ou 4, en se passant de sonde universelle, DSI, ou de roue. Au pire, et avec la datasheet du LM 339, il est possible de modifier facilement les caractéristiques du circuit d'entrée du Terratrip. Sa conception artisanale rend facile le dessoudage - ressoudage d'une ou deux résistances. Prix de revient et facilité de mise en oeuvre sans commune mesure avec ceux des sondes diverses et variées proposées par le fabricant (quelques centimes d'euro tout au plus).

Mais les tests en grandeur nature (véhicule et accessoires en marche avec leurs parasites) ne pourront pas être effectués avant des mois, le temps que le Range Rover soit en état de rouler.

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