Sommaire :
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Généralités
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Il existe plusieurs méthodes de purge des circuits hydrauliques de frein et d'embrayage. Sans entrer dans les détails, on peut en citer deux :
- la classique technique enfoncer / ouverture / fermeture / relâcher que chacun connaît, mais qui est longue, parfois peu efficace, et qui n'est pas idéale dès lors qu'il s'agit de remplacer tout le fluide du système.
- celle utilisée par les professionnels et qui consiste à aspirer le liquide par les embouts de purge des récepteurs. C'est la meilleure, mais elle nécessite une pompe à vide ou un venturi que l'on branche sur un compresseur (outil disponible au catalogue SAM par exemple). Certains de ces appareils sont très sophistiqués, possèdent une pompe à vide électrique, un grand réservoir permettant de traiter plusieurs véhicules avant de le vider, et surtout de multiples tubulures afin de vidanger et purger tous les circuits en une seule opération. Ceci est important pour un centre auto : sur un Land Rover récent par exemple, il y a un total de 8 points de purge sur les étriers de frein.
- une méthode un peu plus "bidouille", extrêmement efficace (autant que celle par aspiration), consistant à mettre le circuit en pression depuis le bocal. Le résultat est le même que celui obtenu par aspiration. Il faut juste des bouchons adaptés, et une source d'air comprimé qui peut être une simple pompe à vélo.
C'est de cette troisième méthode dont il sera question. Le véhicule est un Range Rover Classic, mais d'autres modèles pourront en bénéficier. Il faut savoir que de tels bouchons existent dans le commerce, mais ne sont pas toujours évidents à se procurer : distribution confidentielle car cette méthode de purge est peu conuue et pratiquée.
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Réalisation du bouchon destiné au système de freinage
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Le bouchon du bocal de frein est déposé, après avoir déconnecté le contacteur électrique. Il est ensuite soigneusement désassemblé. Ceci doit être effectué dans des conditions de propreté absolue. On vérifiera au passage la vacuité des orifices de mise à l'air libre. Une valve est prélevée sur une chambre à air usagée, en découpant le caoutchouc tout autour. Cette découpe doit être bien circulaire, et d'un diamètre très légèrement supérieur à celui du joint d'origine. Ce morceau de caoutchouc muni de sa valve servira en effet de joint d'étanchéité.
Bouchon de maître cylindre de frein de RR Classic
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Réalisation du bouchon destiné au système d'embrayage
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Pour l'embrayage : le bouchon d'origine est ici de petit diamètre (RR Classic), et peut être remplacé par un bouchon de bouteille d'eau minérale. Plusieurs marques ont été essayées, celui qui convenait le mieux était celui d'une bouteille d'Arvie. Une valve est également préparée avec une collerette, selon le même principe que celui exposé plus haut. Le bouchon est percé pour laisser passer le valve.
Bouchon remplaçant celui de l'émetteur
d'embrayage d'un RR Classic. La valve est serrée grâce à son écrou
En pratique, il est difficile sur un Classic de passer un embout de gonflage classique. On pourra récupérer une valve coudée, ou encore remplacer l'embout droit par un embout à 90° tel que ceux que l'on trouve sur les petits compresseurs à pied ou électriques. Une autre solution est d'utiliser une pompe à vélo à sortie latérale. Enfin, et c'est la solution qui a été finalement retenue à la longue, on peut se contenter d'un petit trou de 3.5 mm, sans valve, et y appliquer directement l'extrémité d'une soufflette.
On peut deviner que le bouchon utilisé provient d'une bouteille d'Arvie. Sur ce Range Rover Classic, c'est celui qui convenait le mieux. Les diamètres sont toujours à peu près les mêmes, mais les pas diffèrent nettement d'une marque à une autre. Il faudra donc peut-être tâtonner un peu pour trouver la bonne...
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Utilisation
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Les bouchons ainsi réalisés permettront la mise en pression des circuits hydrauliques. Il suffit de pressuriser (modérément, 1 à 2 bars) avec les vis de purges ouvertes pour remplacer très rapidement le fluide et purger les circuits. Bien sûr, une tubulure est placée sur ladite vis de purge, et remonte le plus haut possible en direction d'un récipient (le mieux étant de faire remonter le tuyau à proximité de l'émetteur ce qui permet de surveiller les bulles). Il faut vérifier et compléter régulièrement le niveau sous peine d'être obligé de reprendre les opérations depuis le début. Ceci est surtout vrai pour le bocal d'embrayage qui est opaque, et dont le volume est très réduit.
Attention : si la pression d'air, et donc le débit, est trop importante, on observe la constitution d'une émulsion air / liquide dans le bocal. Bien sûr, le liquide hydraulique est conçu pour que cette émulsion soit la plus instable possible. Cependant, il faudra agir doucement de façon à en former le moins possible, et surtout pour qu'elle reste superficielle afin de ne pas passer dans le maître cylindre et les canalisations. La pompe à air de vélo est plus souple d'emploi que le compresseur (2 bars grand maximum au détendeur, et le doigt léger sur la détente !)
Bouchons prêts à l'emploi
Sur la photo ci-dessous, on peut constater que le bocal d'embrayage est accesible... parceque l'auvent est déposé !
Bouchons en place
Ici, l'auvent est en place, et la pression est créée grâce à une soufflette longue appliquée sur un orifice de 3.5 mm. Il faut appuyer assez fort pour éviter les fuites et empêcher le bouchon de sauter. L'idéal serait tout de même de sacrifier un bouchon d'origine !
En pratique...
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