Sommaire :
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Généralités |
En dehors du moteur, dont la mise à l'air libre est traditionnellement faite en haut du couvre culasse par un flexible de gros diamètre relié à l'entrée du filtre à air (recyclage des vapeurs d'huile), les Land Rover's possèdent cinq volumes dont la pression interne doit être celle de l'atmosphère :
- le pont avant
- le pont arrière
- la boîte de vitesses
- la boîte de transfert
- le réservoir de carburant
Si l'on pinaille, il y a aussi les réservoirs du système de freinage et d'embrayage, la cloche d'embrayage, et sur certains moteurs, le carter de la courroie de distribution.
La mise à l'air est assurée par des tubulures :
- celles du pont avant et des boites aboutissent dans le compartiment moteur, en haut du tablier, et sont bien protégées
- celles du pont arrière et du réservoir aboutissent par contre dans l'aile et sont particulièrement sujettes à obstruction par des projections.
L'amélioration présentée ici ne concerne que pont arrière et réservoir, les autres mises à l'air libre ayant été jugées satisfaisantes pour une utilisation normale.
Ceci concerne les véhicules équipés de mises à l'air par raccord banjo et tubulures. Les véhicules plus anciens que celui-ci (Range Rover de 1990) et équipés de simples clapets peuvent faire l'objet d'une "mise à niveau" sous forme de kits disponibles dans le commerce.
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Symptômes d'une mise à l'air libre bouchée
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Au niveau du réservoir de carburant
C'est une panne classique et tout à fait caractéristique. Le moteur démarre normalement, puis s'arrête après un certain temps, refusant de repartir. Après quelques minutes d'attente, il démarre de nouveau, puis recale au bout de la même durée. Si on retire le bouchon du réservoir, tout rentre dans l'ordre.
L'air ne pouvant entrer dans le réservoir pour compenser la baisse de niveau de carburant, il se crée une dépression. Lorsque cette dépression équilibre celle de la pompe de carburant, ce dernier ne peut plus circuler, et le moteur n'est plus alimenté. Ce phénomène se produit d'autant plus tôt que le réservoir est rempli.
A l'extrême, sur un réservoir ancien et oxydé, dont le fond est aminci par la corrosion, on assiste à un aplatissement avec réduction de sa capacité. La jauge indique qu'il reste du carburant alors que c'est la panne sèche.
Au niveau des transmissions
En fonctionnement, la pignonnerie s'échauffe, entraînant une augmentation de température de l'huile et de l'air. Les différents carters doivent donc être reliés à l'air ambiant pour évacuer l'air dilaté. Si cette communication avec l'air extérieur se fait mal, la surpression aura tendance à provoquer des fuites d'huile à travers les différents joints. Des suintements au niveau des sorties de boîtes, des moyeux de roue, etc. doivent faire rechercher en premier lieu un défaut des mises à l'air libre
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Raccords banjo
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Anatomie d'un raccord banjo : le tube est relié à un petit cylindre présentant un évidement au milieu de son alésage. La liaison se fait ensuite grâce à un boulon évidé en son centre et percé d'un ou plusieurs petits trous, mettant en communication le raccord et le volume sur lequel il est fixé. L'étanchéité est assurée par deux joints cuivre en général (matière non critique, des joints synthétiques ou fibre peuvent convenir).
Raccord banjo
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Mise à l'air libre du pont arrière
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Le raccord banjo en place sur le pont arrière
Le raccord banjo en place sur le pont avant
Sur le Range Rover Classic, la tubulure est fixée au triangle de suspension arrière, puis remonte vers la face interne de l'aile intérieure (caisse).
Trajet de la mise à l'air libre du pont AR
La tubulure se termine à ce niveau par une boucle fixée à la caisse. Il s'agit d'une zone dans laquelle s'accumulent les saletés, ce qui aboutit à des obstructions fréquentes.
L'extrémité de la tubulure de mise à l'air libre du pont AR
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Mise à l'air libre du réservoir de carburant
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La mise à l'air libre du réservoir aboutit quant à elle dans le coin d'aile arrière droit. Cette zone reçoit d'importantes projections de la roue arrière, et l'extrémité est très fréquemment engluée dans de la terre. De plus, y accéder pour nettoyage n'est pas très facile.
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Vérifier et déboucher une mise à l'air libre
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Il faut débrancher le départ de la canalisation et souffler dedans. Il ne faut surtout pas envoyer d'air comprimé par l'extrémité libre de la tubulure, le risque étant de faire passer les crasses dans le réservoir ou le carter.
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Protéger les mises à l'air libre
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Il y a plusieurs façons de se prémunir contre ce genre de problème. La technique à retenir dépend de l'usage du véhicule.
- Certains tirent de longues tubulures qu'il ramènent toutes en un seul point bien protégé, souvent en haut du schnorkel si le véhicule en est équipé. C'est une excellente méthode. La protection est excellente, et l'entretien facile.
- D'autres relient les tubulures les unes aux autres de façon à réaliser une mise à l'air libre commune. Entretien est encore plus facile. Cependant, en cas de problème, ce sont tous les carters et le réservoir qui vont en souffrir.
- Enfin, dans la mesure où ce sont surtout selles du pont arrière et du réservoir qui posent problème, et si l'utilisation du véhicule n'est pas extrême, on peut se contenter de protéger uniquement celles-ci.
Ici, les tubulures ont été rallongées en coupant l'extrémité du reniflard, puis en intercalant une section supplémentaire. La liaison a été effectuée par de petits morceaux de durit souple (durit carburant de moto). Les mises à l'air libre d'origine sont réalisées en tuyau polyamide semi rigide, que l'on peut se procurer par rouleaux de 25 mètres en fournitures industrielles (tuyaux utilisés pour l'air comprimé). Il est important d'utiliser un tube semi rigide très résistant car une durit souple s'écrase facilement au niveaux des coudes et des fixations.
Il est plus facile de faire ce type de rallonge que de réaliser une tubulure semblable à l'original car :
- les raccords banjo ne sont pas toujours évidents à se procurer
- emmancher le nouveau tuyau sur les banjos d'origine est difficile
- il est encore plus difficile de former l'extrémité du tube sans l'écraser
Technique utilisée pour raccorder le segments de tuyau
Les tubulures sont rallongées. Celle du pont passe en bas de la caisse, derrière le pare-boue, puis est dirigée vers le haut, en passant dans le tunnel de la goulotte de remplissage. Elle y rejoint la nouvelle mise à l'air de réservoir.
Nouveau trajet, en bas de la caisse
Passage par le tunnel de la goulotte du réservoir
Les tubulures de mises à l'air libre de réservoir et de pont AR passent ensuite à travers le bord supérieur de la contre aile après y avoir fait un trou de diamètre suffisant
Passage des tubulures à travers le bord supérieur de la contre aile
Les deux tubes passent ensuite à travers le renfort horizontal de la caisse (un trou à percer). Les extrémités sont remontées bien à l'abri, juste en dessous du clapet d'air de l'habitacle. Enfin, les deux tubes font fixés grâce à des clips pour câblage électrique autocollants.
Extrémité des tubulures
De cette façon, ces deux tubulures ne pourront plus jamais se salir et se boucher.
Les mises à l'air libre du pont avant et des boîtes aboutissent dans le compartiment moteur, à peu près au milieu du tablier, à hauteur des culasses. Elles y sont relativement à l'abri. Il est difficile de les relever, sauf à les faire passer dans l'habitacle, les relier au filtre à air, ou encore les faire cheminer le long d'un schnorkel.
On peut également y ajouter le vieux truc évoqué ici.
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