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Remplissage et purge des circuits hydrauliques
(freinage et embrayage)

Les opérations décrites ici exigent une parfaite connaissance du système de freinage, et de sa maintenance. Cet article ne s'adresse pas à des débutants. En cas de doute quant à ses capacités, il est absolument vital, pour soi-même aussi bien que pour autrui, de s'adresser à un professionnel.

L'auteur décline toute responsabilité en cas d'accident qui surviendrait suite à l'utilisation des informations contenues dans cet article. SI VOUS DÉCIDEZ DE TIRER PARTI DE CES INFORMATIONS, VOUS LE FAITES EXCLUSIVEMENT SOUS VOTRE PROPRE RESPONSABILITÉ.

L'entretien des circuits hydrauliques de freinage et embrayage est réputé pénible et long à effectuer. Il est exact que si l'on cherche à réaliser cette opération selon la méthode habituelle qui consiste à pomper sur pédales ou leviers, on peut y passer un moment sans pour autant obtenir un résultat satisfaisant. En particulier, la présence d'air dans l'émetteur le désamorce, et il est quelquefois très difficile de le réamorcer.

Sommaire :

Généralités

Lors de la purge, on cherche simplement à faire circuler le liquide, et à entraîner les bulles d'air jusqu'à les éliminer. Il existe donc quatre méthodes possibles :

- deux possibilités par mise en pression du liquide :

  • forcer le liquide à circuler en le poussant depuis l'émetteur
  • forcer le liquide à circuler en le poussant depuis le récepteur

- deux possibilités par aspiration du liquide :

  • forcer le liquide à circuler en l'aspirant depuis le récepteur
  • forcer le liquide à circuler en l'aspirant depuis l'émetteur
  1. forcer le liquide à circuler en le poussant depuis l'émetteur :
    on peut soit se servir de l'émetteur pour pousser (on pompe), soit d'air comprimé pour mettre en pression le liquide. Dans ce dernier cas, il faut disposer de bouchons spéciaux pour les bocaux de liquide hydraulique (voir Bouchons pour purges hydrauliques); c'est la méthode de très loin la plus facile à mettre en oeuvre sans gros moyens techniques, et elle est extrêmement efficace.

  2. forcer le liquide à circuler en le poussant depuis le récepteur :
    c'est une méthode classique en moto : du liquide est injecté par la vis de purge grâce à une seringue de 60 ml, et l'air est chassé vers le haut, vers le maître cylindre et son bocal. Elle présente un inconvénient : la liaison entre la seringue et la vis de purge de l'étrier se fait par une petite durit qui se débranche facilement sous la pression. Il faut disposer d'une deuxième seringue pour enlever du liquide dans le bocal au fur et à mesure que le niveau monte.

  3. forcer le liquide à circuler en l'aspirant depuis le récepteur :
    c'est la méthode souvent utilisée par les professionnels. Elle nécessite un outillage spécifique. La dépression est créée par une pompe à vide ou par un venturi et un compresseur; le récipient récupérateur étanche est mis en dépression. Les appareillages disponibles dans le commerce vont du "pistolet" équipé d'un venturi et d'un petit bocal de récupération de liquide, jusqu'à des systèmes bien plus évolués comportant une pompe, de nombreux tuyaux d'aspiration, et un récupérateur de grande contenance, permettant alors de purger tous les circuits simultanément. Cette technique est très intéressante puisqu'elle permet d'éliminer le liquide usagé, de le renouveler, et de purger, le tout en une seule opération. Le bouchon du bocal de l'émetteur restant libre, l'opérateur peut simultanément commander sa pompe et ajouter le liquide neuf au fur et à mesure de la baisse de niveau. La réalisation d'un tel système est tout à fait à la portée de l'amateur : un réservoir, des tubulures, des raccords ad hoc  pour les vis de purge, et un compresseur de réfrigérateur dont on utilise l'entrée comme aspiration. Si ce n'est pour le plaisir de la bidouille, une telle réalisation est peu intéressante à moins de posséder de nombreux véhicules ! Certains utilisent une simple pompe de lave-glaces et pour aspirer directement le liquide par la vis de purge. Simple et efficace.

  4. forcer le liquide à circuler en l'aspirant depuis l'émetteur :
    pourquoi pas si l'on veut se compliquer la vie !

Mise en oeuvre

Les bouchons "maison" (voir Bouchons pour purges hydrauliques) sont placés sur les réservoirs de liquide hydraulique. Ils comportent une valve de chambre à air munie de son obus.

Ce genre d'accessoire existe dans le commerce à un tarif abordable, mais n'est pas toujours facile à trouver. C'est la raison pour laquelle il a finalement été réalisé sur mesure !


Bouchons spéciaux sur les bocaux

La pression est appliquée à travers les valves. Une pression de 1 à 2 Kg/cm² est suffisante. Il faut se méfier en cas de réservoir plastique, celui-ci pouvant éclater en cas de pression trop forte. Par ailleurs, le bocal de frein est souvent simplement emboîté sur l'émetteur, et la pression peut l'en déloger, en répandant le liquide.

On peut brancher "en direct" sur le compresseur en réglant le détendeur très bas. Sinon, la poignée de gonflage suffit à moduler la pression. Pendant que l'on "gonfle", il, faut régulièrement surveiller le niveau, et en rajouter avant qu'il ne soit trop tard. Sinon, il faudra recommencer remplissage et purge pour chasser l'air qui se sera introduit.


Doucement sur la pression !

Au niveau du récepteur, on récupère le liquide qui s'écoule par les vis de purge ouvertes. Ici un étrier avant de RR Classic. Il comporte trois vis de purge.

Le plus pratique est d'opérer à deux, un aide surveillant le passage des bulles d'air, et fermant la ou les vis lorsqu'il n'y en a plus (clé de 7/16 de pouce), pendant que l'on met en pression, surveille le niveau et le complète si nécessaire.

Il est cependant tout à fait possible de procéder seul, même si ce n'est pas très pratique : on met en pression, puis on ouvre. Les petites durits doivent alors plonger dans du liquide de façon à éviter toute possibilité entrée d'air par les vis de purge.


Surveillance des bulles et récupération du liquide

Si l'on ne dispose pas d'un compresseur, il est possible d'utiliser une pompe de VTT. L'air peut aussi être fourni par le compresseur embarqué si on en dispose, ou par un raccord branché sur une roue. Ces deux dernières solutions, associée aux bouchons bricolés constituent une excellente solution pour des destinations lointaines du fait de leur faible encombrement et de leur faible poids.

Pour vidanger les circuits, il suffit d'ouvrir chaque vis puis d'envoyer la pression (ou de laisser s'écouler le liquide si l'on n'est pas pressé); ensuite au remplissage, ne pas hésiter à gaspiller du liquide neuf pour rincer les circuits : il peut en sortir pas mal de saletés pendant pas mal de temps. La vidange/rinçage/remplissage sur un RR Classic peut nécessiter 3 à 4 litres de liquide avant de ressortir parfaitement limpide.

Avant de refermer les bocaux, s'assurer que la mise à l'air libre des bouchons est perméable. Pour les motos, vérifier la membrane qui doit être en parfait état. S'assurer de son positionnement correct avant fermeture. Si elle est gondolée, il est impératif de la remplacer : l'étanchéité au milieu extérieur ne serait plus assurée, et de l'eau s'infiltrerait immanquablement.

Enfin, vérifier le comportement de pédales et/ou leviers avant de prendre la route. S'assurer de l'absence de sensation spongieuse des commandes. Si les plaquettes ont été remplacées ou écartées, il est impératif de les replacer en pompant plusieurs fois.

Compléter les niveaux.

Précautions d'une importance capitale

Quelques rappels importants :

  • le liquide des freins et de l'embrayage doit être remplacé tous les deux ans en moyenne car il se charge d'eau
  • on ne réutilise pas le liquide qui sort du circuit
  • on purge en commençant par le circuit le plus long pour finir par celui le plus court
  • nettoyer soigneusement chaque frein avec un produit spécifique après remplissage et purge
  • éviter les projections de liquide et les essuyer immédiatement : il attaque plastiques et peintures
  • l'ennemi numéro un du liquide de frein est l'eau
  • on ne stocke pas plus de trois mois du liquide en flacon plastique; préférer le conditionnement en flacon de métal pour une bonne conservation. Le liquide, très hydrophile, absorbe de l'eau à travers le plastique qui est toujours très légèrement perméable à l'eau.
  • on ne conserve pas un flacon entamé ou dont la capsule de sécurité a été ouverte
  • le liquide DOT 5 silicone (couleur violette) est totalement incompatible avec les autres (glycols); le rinçage du circuit est extrêmement fastidieux, mais indispensable. Pour l'avoir fait une fois sur une moto, je ne recommencerai jamais !


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page ajoutée le 21 décembre 2003
dernière révision le 26 mars 2005