Sommaire :
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Termes génériques et marques déposées...
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On a coutume d'appeller "tripmaster", "trip", "terratrip" ou "terra" tout instrument servant à mesurer des distances, calculer des moyennes, etc. En fait, Tripmaster®, et Terratrip®, sont des marques déposées. Ce sont devenus des noms génériques comme delco, bendix, ferrodo, calorstat, klaxon, frigidaire, tupperware, et tant d'autres.
Le terme qui sera utilisé ci-dessous pour désigner ces appareils est "odomètre".
En cas de recherche sur le net, il est important d'utiliser le terme "odometer" ou "odomètre", car "tripmaster" ne renvoie généralement qu'au site ayant déposé la marque.
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Généralités sur les odomètres
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Pour les curieux...
Le premier odomètre a été inventé par un romain, Vitruvus, en l'an 15 avant JC. L'histoire de l'odomètre est détaillée dans un article, The History of the Odometer , sur le site About, consacré aux inventeurs.
La calculette bricolée
Cette bidouille, qui a eu son heure de gloire, est très intéressante. Un relais REED (voir plus bas) se fermant à chaque tour de roue, ou d'arbre de transmission, remplace la touche + (addition), et ajoute à chaque fois la distance correspondante. Pour peu que ce soit une ancienne calculette, avec un affichage fluorescent ou des diodes électroluminescentes de grande taille, on dispose d'un instrument précis, très bon marché, d'une bonne lisibilité même de nuit (le road book de nuit, c'est ce qu'il y a de plus amusant), et d'une ergonomie très satisfaisante.
Le relais REED le plus facile à trouver est celui proposé en pièce de rechange pour les compteurs de VTT. En vente dans tous les bons magasins de sport. Il s'agit simplement d'un interrupteur commandé par le champ magnétique d'un aimant, traditionnellement placé sur un rayon de la roue avant du vélo.
L'étalonnage se fait très simplement en entrant la distance correspondant à chaque tour de roue ou d'arbre selon l'endroit où aura été placé de capteur (relais REED). Un kilomètre, une valeur "de base", et une règle de trois suffisent... et comme il s'agit d'une calculette... Une bidouille supplémentaire au niveau de la touche - (soustraction) avec un inverseur permet le décomptage.
L'odomètre de VTT
Il s'agit là d'un instrument spécifique conçu pour cet usage. Les plus connus sont ceux proposés par Sigma Sport ®. Ils sont vendus pour une somme modique dans tous les magasins de sport. Ils comportent un indicateur de vitesse, de moyenne horaire, une montre, un chronomètre, deux totalisateurs, et éventuellement deux valeurs d'étalonnage. Ce sont des appareils complets et performants. Mais il présentent des inconvénients importants :
- les chiffres sont très petits
- il n'y a pas d'éclairage
- capteur et câblage sont fragiles
- la remise à zéro du partiel n'est pas toujours instantanée (à l'exception de certains, de 1 à 3 secondes sur la touche)
- il n'y a pas de fonction de décomptage ni de recalage
Bien d'autres équipementiers proposent des instruments comparables : Mavic Wintech®, Pinarello®, Shimano®, Cateye®, Campagnolo®, Generic Jogger Stroller®...
L'odomètre de moto
Un instrument pour moto est déjà plus pratique. Il est de taille réduite, mais avec de grands chiffres, robuste, et livré avec un capteur plus adapté à un usage automobile. Mais le montant de la facture peut être astronomique : voir les tarifs des ICO® (ce sont de petits trips rouges souvent adoptés en rallye raid) et des Touratech®. Il sont très complets et peuvent parfois être reliés à un microordinateur pour entrer des waypoints.
Un instrument intéressant à un prix correct est celui fabriqué par la société MOD7CE® (BP 55, 34725 Saint André de Sagonis, 04 67 44 41 45, publicité gratuite). En particulier, ils offrent un SAV de qualité (testé suite à une fausse manoeuvre !), et peuvent fournir le câblage et la connectique souhaités, ainsi qu'une gamme d'étalonnage adaptée aux autos avec capteur sur arbre de transmission. Le modèle "Rallye" est un très bon compromis : toutes les fonctions sont présentes, avec en plus un affichage prévu pour une sonde de température. C'est un instrument très agréable. La structure artisanale de cette société autorise la personnalisation des fonctions et du câblage à la commande. C'est cet instrument qui est monté sur ma Yamaha 600 TT-R.
Les modèles moto possèdent une télécommande de fonction, de recalage, et de remise à zéro, ce qui est très utile.
Les odomètres à usage automobile
Un certain nombre de fabricants se partagent le marché, et proposent des instruments allant de l'appareil à affichage mécanique (très prisé en rallye historique), jusqu'au véritable ordinateur de bord pouvant travailler en liaison avec un PC pour la création de road books.
Beaucoup de fonctions sont inutiles pour de simples randonnées au road book, comme le décomptage (utile sur des étapes longues), mais intéressant en cas de marche arrière, la moyenne (plutôt destinée au rallye), le recalage.
Il est à noter que Henri Magne, champion du monde des copilotes, a récemment mis au point un instrument spécifiquement destiné aux randonneurs, de taille réduite, discret, et ne comportant que les fonctions réellement utiles.
On consultera également avec intérêt le site de Christophe Marquès (CRISARTECH®)) : il s'agit d'un odomètre construit autour d'un microcontrôleur, discret, de taille réduite, et construit en France. Ce dernier point est important en ce qui concerne le SAV et une éventuelle personnalisation. (publicité gratuite également )
Liste non exhaustive de fabricants d'instruments de mesure pour automobiles :
- Tripmaster® (à tout seigneur, tout honneur...)
- Terratrip®
- Jemba® / Coralba®
- Brantz®
- Chronar®
- Curta®
- Halda®
- Timewise®
- Zeron® (Zeronics®)
- Alpha Rallye®
- Coralba®
- etc. etc.
Mais le plus populaire est incontestablement le vieillissant Terratrip®, dans ses versions 202 et 303. Il est très majoritairement utilisé en rallye raid : ce sont ces immondes boîtiers dont la façade comporte un clavier à membrane bleu et rouge. Son installation défigure vraiment une planche de bord, mais il est bien conçu, pratique, robuste, largement distribué, et doté d'options intéressantes :
- télécommande manuelle ou au pied
- affichage secondaire pouvant servir de répéteur ou donner une troisième indication
L'affichage secondaire ne peut être acquit séparément; il faut donc en faire le choix dès la commande du boîtier principal. La télécommande peut être montée après coup.
Il sera ici question du Terratrip®.
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Le Terratrip®
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Un Terratrip® 303 Plus (avec affichage secondaire) équipé d'une télécommande manuelle. Comme on peut le remarquer, l'esthétique n'est pas des plus heureuses !
Terratrip® 303+
L'afficheur secondaire. Il est ici dédié au conducteur.
Double intérêt :
- rappel de la distance partielle en randonnée.
- affichage de la vitesse réelle sur route avec grands pneus.
L'afficheur secondaire
Une petite remarque au passage...
Au moins sur le Range Rover Classic, à condition de sacrifier le vide poche passager de la planche de bord et la poignée de maintien, il est possible de monter un deuxième bloc compteur, dans la position où il est normalement sur les véhicules en conduite à droite. Il suffit de récupérer le support du bloc, et les deux demi capots. Cette installation permettrait une parfaite intégration, respectant idéalement le véhicule. Malheureusement, si le Terratrip® passe juste, les touches en façade sont alors difficiles d'accès. L'idée a été abandonnée, mais est peut être intéressante pour des appareils d'une autre marque, moins encombrants, et à la télécommande plus fournie.
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Le choix de l'emplacement de l'odomètre
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C'est un point important !
En principe, seul le "copilote" a besoin de regarder le boîtier principal. Il est utilisé avec le road book. Pour cette raison, il est préférable de le placer au plus près de ses yeux, et assez bas. De cette façon, l'instrument et le road book disposé sur les genoux sont situés dans le champ visuel, et à une distance proche l'un de l'autre ce qui limite l'effort d'accommodation pour passer des cases aux afficheurs.
Au contraire, l'affichage secondaire aura intérêt à être placé le plus loin possible des yeux du conducteur, et autant que possible dans l'axe de vision. La raison en est la même : le conducteur a les yeux regardant loin devant. Le passage de l'afficheur vers la piste ou le chemin demandera moins d'accommodation, ce qui est un gage de sécurité surtout en tout terrain.
Il existe pour le Terratrip® des accessoires de fixation : il s'agit de capotages pare-soleil orientables très pratiques, et pouvant recevoir une fixation par vis ou par ventouses (destinées au pare brise). Il n'y a pas de fixation particulière pour l'afficheur secondaire, mais il est très facile de réaliser un support en aluminium, fixé par vis ou ventouses. L'afficheur est ensuite fixé par un adhésif double face ou du Velcro.
Les solutions retenues ici :
- le boîtier principal reçoit un capotage optionnel qui est fixé par 4 silentblocs (voir flèches) au bandeau de la planche de bord. Une petite modification du support orientable permet de diriger la façade vers le passager. Ce support reçoit en outre un éclairage destiné à la lecture nocturne des road books. La lampe utilisée ici est un accessoire dont se servent les DJ's pour éclairer platines tourne-disques et tables de mixages. C'est facile à trouver dans un magasin de sonorisation, et l'ampoule est ici de type automobile 12V à baïonnette. L'emplacement idéal se situe entre bandeau de planche de bord et poignée de maintien, la tête étant au milieu. C'est discret, absolument pas gênant pour le conducteur, et très bien protégé.
- l'afficheur secondaire est fixé au capotage du tableau de bord par l'intermédiaire d'une équerre et d'un Velcro. Il est légèrement déporté à droite du volant de façon à rester lisible en toutes circonstances. Cet emplacement n'est pas idéal car il a tendance à vibrer facilement de façon agaçante, et il est disposé trop près des yeux. Il est sans doute préférable de le fixer au pare brise grâce à des ventouses, le plus loin possible des yeux, et le plus près possible de l'axe du regard.
L'ensemble dédié à la navigation au road book
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Les capteurs
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Trois types de capteurs ou sondes sont disponibles :
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sonde de roue : c'est un détecteur réagissant au passage d'un objet métallique, typiquement un écrou ou une tête de boulon. C'est sans doute la plus simple à utiliser sur de nombreux véhicules. Son inconvénient majeur est que le détecteur est relativement exposé. Il détecte typiquement le passage d'un boulon de roue ou de tulipe. La précision dépendra de l'emplacement (voir plus loin).
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sonde standard qui vient se placer sur le câble d'entraînement du compteur ou du transducteur; cette sonde a l'inconvénient de ne pas être étanche, et doit être placée dans l'habitacle. Dans la plupart des cas, sa mise en place impose de sectionner le câble d'entraînement. Elle est fournie avec les accessoires nécessaires à cette opération.
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sonde DSI qui récupère le signal destiné à un tableau de bord électronique; c'est le système le plus facile à mettre en oeuvre : il suffit d'une dérivation sur le circuit électrique. Cette sonde semble avoir posé quelques problèmes à certains : fonctionnement erratique de l'odomètre, car plus sensible au parasites. Le câblage de la sonde et de l'alimentation de l'odomètre doivent être réalisés soigneusement.
Le montage décrit ici est le plus complexe que l'on puisse imaginer : sonde universelle installée dans l'habitacle alors que le câble compteur n'y aboutit pas : sur le modèles relativement récents de Land Rover's, le tableau de bord est électronique. La sortie du transfert entraîne un câble qui aboutit à un petit boîtier situé sur le longeron gauche. Ce boîtier contient deux aimants tournant devant un relais REED (voir plus haut); le contact est établi deux fois à chaque tour, et deux conducteurs électriques en partent en direction du tableau de bord. Ce boîtier comporte également une sortie mécanique permettant d'entraîner un deuxième câble à la même vitesse de rotation.
Cette vue large donne une idée plus précise de l'emplacement des instruments. Remarquez, au milieu de la poignée de planche de bord, l'emplacement du "lecteur de carte". Il est très efficace malgré la faible puissance de son ampoule, tout en n'étant absolument pas gênant pour le conducteur.
La télécommande du Terratrip®, que l'on peut voir fixée côté conducteur, à droite du volant, n'est là qu'en rangement. Elle est normalement dans la main gauche du (de la) copilote, la droite tenant le crayon servant à pointer les cases effectuées.
Vue d'ensemble
Photo prise depuis le siège du passager avant. On remarque que le boîtier est situé dans l'axe du regard, matérialisé par l'emplacement de l'antenne de CB, au milieu du capot. Il est à mi-chemin entre le road book tenu sur les genoux, et l'axe du véhicule. De ce fait, il est confortable pour le (la !) copilote, en ce qui concerne l'accommodation et les mouvements de la tête.
L'horizon du "navigateur"
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Le système de capteur retenu pour cette installation
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Ici, on peut voir le départ du câble de compteur, sur le carter de sortie arrière de la boîte de transfert.
Départ du câble mécanique principal
Le câble aboutit au transducteur fixé au longeron gauche.
Transducteur
Cette photo prise après dépose permet de mieux voir ce qui a été réalisé. Un deuxième câble d'entraînement est relié à la prise de mouvement secondaire du transducteur de façon à déporter la sonde câble dans l'habitacle, bien à l'abri. D'origine, cette prise secondaire était simplement obturée par un bouchon qui a été modifié (raccourci et percé) de façon à assurer la fixation de la gaine du câble.
- câble d'entraînement en provenance de la boîte de transfert
- bouchon de la prise auxilliaire, modifié pour recevoir un deuxième câble
- liaison électrique vers le tableau de bord
- câble supplémentaire assurant l'entraînement d'une sonde standard située sous le volant
Branchement d'un câble mécanique secondaire
Le câble en provenance de la prise secondaire du transducteur d'origine est passée dans le compartiment moteur puis en avant du tablier. A ce niveau se trouvait un orifice bouché par un obturateur plastique. Cet obturateur a été percé de façon à ce que le câble puisse y passer en force, le transformant en passe fil. L'étanchéité s'est avérée parfaite.
Passage à travers le tablier
Comme on peut le constater sur ce gros plan, le bouchon obturateur est à peine plus gros que le câble lui-même. Ne disposant pas au moment de l'installation de ce qu'il fallait pour agrandir ce trou, ni de passe fil, et le temps manquant, il a fallu tout d'abord passer la gaine du câble, et seulement ensuite y "sertir" les embout de câble. Ce n'est pas très pratique puisque dans ce cas on doit mettre en place ces embouts dans la cave à pieds du conducteur pour une extrémité, et sous le véhicule pour l'autre ! Il est donc préférable, si l'on souhaite suivre cet exemple, de disposer d'une fraise de carrossier servant à agrandir les trous (fraise "ampli trou"). Un type de passe fil très pratique est celui servant pour les boîtiers de raccordement électrique. Legrand les vend au détail. Le diamètre de perçage est 22 mm; donc il faut se procurer une fraise permettant de passer à 22 mm.
Le cheminement du câble dépend en fait du câble que l'on va monter. Dans l'exemple décrit ici, sa longueur assez faible ne permettait pas de suivre un autre trajet. Le trajet normal pour un câble de compteur mécanique de Range Rover (ancien modèle) aboutit derrière le cache gauche de la cave à pieds côté conducteur.
Un câble doit présenter à chacune de ses extrémités un meulage au carré. Le mieux est de se présenter dans une concession quelconque avec la sonde Terratrip® et de choisir un câble aussi long que possible, et dont le "carré" des extrémités est au moins aussi large que celui nécessaire pour la sonde. Si c'est trop gros, on peut réduire doucement à la meule grain fin; si c'est trop long, il suffit de couper puis de refaire le carré à la meule.
Au moment de raccorder la sonde au bout du câble, il faut faire très attention à ne pas égarer les petites vis six pans creux sans tête. De plus, ces vis ne semblent pas accepter de clé Allen métrique. Il a fallu utiliser une clé d'un jeu à la norme impériale.
Le passage aboutit au niveau du pédalier.
Après remise en place du cache sous le volant et essai routier, le résultat s'est révélé... pénible. L'odomètre fonctionnait très bien, mais cette sonde émettait un bruit effroyable, absolument insupportable !
Sonde
La sonde a donc été en fin de compte emmaillotée dans de la mousse néoprène; le type de mousse utilisé est celui dont sont faits les isolants pour tuyauteries. Le bruit a alors totalement disparu. L"'ensemble est immobilisé le long de la colonne de direction grâce à des colliers Rilsan.
La sonde, insonorisée
L'installation décrite ici est loin d'être la plus simple ! Ses deux avantage sont que l'on n'a pas besoin de charcuter le circuit électrique pour placer la sonde DSI, et que le Terratrip® est environ quatre fois plus précis (nombre d'impulsions).
A propos de précision, après un étalonnage entre deux bornes kilométriques sur autoroute, l'erreur constatée ensuite sur dix kilomètres ne dépassait pas vingt mètres, ce qui est excellent.
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Liens utiles
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Le fabricant possède un site web, http://www.terratrip.com, sur lequel est décrite tout une gamme d'équipements. Les manuels de mise en service et d'utilisation y sont de plus mis à disposition.
Le site Rallye Racing News regroupe des liens vers de nombreux manuels d'odomètres : Rally Odometer/Clock Manuals.
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