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Pose des joints du collecteur de refroidissement sur le moteur VM

Le moteur VM est pourvu de culasses indépendantes et d'un collecteur d'eau sous la forme d'une rampe. Sa conception rend un peu délicate la mise en place des joints d'étanchéité si le collecteur d'admission est en place.

Sommaire :

Généralités

Le moteur VM équipant les premières générations de Range Rover à moteur diesel a la particularité de posséder quatre culasses indépendantes. L'arrivée du liquide de refroidissement est commune et passe par le bloc cylindres à chemises humides. Il arrive ensuite classiquement aux culasses à travers le joint du même nom. Le retour par contre s'effectue via un collecteur placé sur le dessus, entre celui d'admission et les cache culbuteurs. La repose en est facile, mais c'est loin d'être le cas en ce qui concerne ses joints. En effet, il est impossible de les immobiliser sur leur plan de joint au niveau de la culasse puisque la fixation du collecteur n'est pas assurée par des goujons, mais par de longues vis, et que ces joints sont inaccessibles si le collecteur d'admission est en place. Les canalisations de lubrification de la distribution ne facilitent pas non plus l'opération. Il y a alors le risque de décaler et endommager un ou plusieurs de ces joints en positionnant le collecteur de refroidissement et ses vis.

Mise en place des joints

La seule solution facile est rapide est de mettre en place le collecteur muni de ses joints, et au moins des vis de la culasse 4, le dégagement très faible à moins d'un body lift ne permettant pas de les passer sous l'auvent une fois qu'il est posé sur les culasses.

Il y a deux solutions :

  • deux petits points de colle genre Super Glue
  • un lien qui sera coupé et retiré une fois tout en place

La méthode décrite ci-dessous utilise des liens, qui sont des ficelles, mais pourraient tout aussi bien être des élastiques.


Les joints sont ficelés et les vis mises en place


L'ensemble est posé sur les culasses

Une fois le collecteur posé sur les culasses, les vis sont engagées à la main dans les taraudages. Les liens sont alors coupés. Il suffit de tirer sur une des extrémités pour les faire glisser entre joint et culasse, et ainsi les retirer. Les vis sont ensuite toutes serrées assez fort pour placer le collecteur et bien plaquer les joints. Enfin, pour chaque culasse successivement, deux vis sont desserrées, puis resserrées à la clé dynamométrique au couple prescrit qui est de 8 Nm.

Ce couple est très faible. Il est donc impératif que taraudages et vis soient dans un état de propreté absolue, et huilés avec un lubrifiant très fluide. Le WD40 convient très bien pour cet usage. Le corps des vis sera lui aussi légèrement lubrifié pour minimiser les frottement sur les parois de leurs puits. La graisse est à proscrire pour la lubrification d'un taraudage borgne (non débouchant). Il ne doit pas rester d'eau non plus, donc la soufflette est indispensable. Le risque de fendre la fonte est bien plus réduit que dans le cas des boulons de serrage des culasses, mais il existe (la pression générée sur un fluide non compressible lors du vissage peut être très importante). Les taraudages doivent également avoir été débarrassés des corps étrangers, en particulier de débris de vieux joints.

Pour mémoire, une clé dynamométrique doit toujours être remise à zéro après utilisation, et ne jamais être stockée "tendue". Il y va de la bonne santé du ressort étalonné qui est le coeur de cet outil. Ceci est particulièrement important si l'on veut conserver une bonne précision sur les faibles valeurs de couple.

Les vis d'origine sont des M6 x 80 en classe 10.9, zinguées, et tête hexagonale. Elles sont soumises à de fortes contraintes lorsque le moteur est chaud, l'aluminium du collecteur ayant une dilatation plus importante qu'elles. Elles peuvent se rompre, en particulier si elles ont vieilli :


Vieillissement et rupture d'une vis de collecteur

Cette rupture est arrivée après l'apparition d'une toute petite fuite, et avec pour seul indice de l'humidité sur la culasse 1, sans aucune baisse de niveau de liquide perceptible malgré 7000 km parcourus. La vis semblait desserrée, et a subi deux resserrages. L'humidité apparaissait très précisément cinq jours, ni plus ni moins après l'arrêt du moteur ! Le joint correspondant avait été incriminé. Il a été retrouvé intact lors de la dépose du collecteur. Par contre la vis s'était rompue 3 mm au dessus du plan de joint, et le fragment resté dans la culasse a été retiré très facilement à l'aide d'une pince. Étanchéité surprenante malgré une vis cassée !


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page ajoutée le 19 juin 2004
dernière révision le 30 mars 2005