Il peut être nécessaire de déposer les poulies situées en bout de vilebrequin pour plusieurs raisons :
L'extrémité antérieure du vilebrequin du moteur VM est pourvue de trois poulies. D'arrière en avant, on trouve :
Sur la photo, on aperçoit deux galets enrouleurs. Ne pas en tenir compte (montage non standard).
Courroies déposées, il n'y a que six boulons M8
qui retiennent la poulie double
Cette poulie multiple est en deux parties :
Il peut exister des différences selon l'année modèle. Il est question ici d'un moteur de 2.5 litres équipant un Range Rover de 1990.
Dans tous ls cas, il est nécessaire de déposer le ventilateur. Malheureusement, il n'existe pas d'autre possibilité que de déposer l'ensemble des radiateurs (eau, huile, intercooler).
Pour accéder à l'écrou, il est nécessaire de déposer la poulie double (2 et 3 sur la photo ci-dessus). Courroies déposées, il n'y a que six boulons M8 qui retiennent la première poulie. Aucune difficulté particulière.
Les six boulons de la double poulie
La poulie est déposée. On a alors accès à l'écrou central. La zone annulaire noire est un damper en caoutchouc.
L'écrou central est maintenant accessible
Le plus simple est de disposer d'une clé à choc. Mais on peut s'en sortir très facilement avec une douille de 42, sa rallonge, et la clé de contact (qui n'est - soit dit en passant - pas au catalogue FACOM).
Généralement, sur un moteur, lorsqu'on se place face à lui, le vilebrequin tourne dans un sens (le plus souvent celui des aiguilles d'une montre, sauf erreur), et l'écrou qui est au bout se serre dans le même sens. Par exemple, si le moteur tourne dans le sens des aiguilles d'une montre, l'écrou a un pas à droite (pas normal).
Ceci signifie qu'en immobilisant l'écrou et en faisant tourner le moteur, le desserrage se fait tout seul. Il y a deux façons de faire tourner l moteur :
Commencer par débrancher le fil d'alimentation de l'électrovanne de la pompe d'injection (fil blanc). Ceci afin de l'empêcher de démarrer. Il ne doit pas tourner de façon autonome, mais seulement sur commande, grâce au démarreur.
Débrancher la pompe d'injection
Mettre en place la douille de 42, et passer sa rallonge sous le longeron droit du châssis. La maintenir avec une ficelle, un fil de fer ou n'importe quoi qui soit en mesure de l'empêcher de tomber.
Donner un très bref coup de démarreur. Un simple aller-retour de la clé suffit, il est inutile d'insister.
L'écrou est désormais débloqué, la clé est tombée à terre. Il suffit alors de la ramasser pour finir de dévisser l'écrou.
Douille de 42 mm et rallonge
Ne surtout pas essayer de sortir la poulie à l'aide d'un extracteur à griffes.
Deux raisons à cela :
Surtout pas d'extracteur à griffes !
Entre la poulie proprement dite et son moyeu se trouve une zone annulaire en caoutchouc. Il s'agit d'un damper (amortisseur). Une traction sur la poulie seule risquerait de déchirer le caoutchouc, séparant ainsi la poulie proprement dite de son moyeu qui resterait en place sur la queue de vilebrequin...
Le damper
La face cachée de la poulie... C'est sur ses bords que les griffes d'un extracteur peuvent faire des dégâts, la rendant définitivement inutilisable.
La face cachée
Il faut utiliser un extracteur qui tire non pas sur la périphérie de la poulie, mais sur son moyeu. L'extracteur adéquat n'est pas à griffes, mais à plateau. On pourra utiliser indifféremment :
Elle diffère peu de celle à suivre avec l'outil Land Rover, ce qui est normal puisque leurs principes sont identiques.
Présenter l'extracteur en le centrant sur l'extrémité de la soie de vilebrequin. Mettre en place les six boulons M8 de fixation de la première poulie. Il faut placer ces boulons après en avoir retiré les rondelles Grower.
Serrer les boulons de façon uniforme avec les doigts. L'extrémité conique du boulon central doit dépasser juste assez pour permettre un bon centrage.
L'extracteur en place
A partir de là, la procédure dépend de ce que le boulon central est fileté fin ou non.
Le boulon central de l'extracteur réalisé était standard, c'est à dire du M12 au pas de 175. Il n'a pas été possible de trouver un boulon et son écrou, en pas de 100 ou moins, et en classe 10. Ce genre de chose est rarement disponible dans le commerce un dimanche après midi. En tous cas, le buraliste n'en avait pas, pas plus que le pharmacien de garde. Il a donc fallu faire avec ce qui était dans les casiers à visserie : toujours maintenir un stock de la totalité de la visserie normalisée de M4 à M12 en tête hexagonale, hexacave, hexacave tête fraisée pour les plus petites, dans toutes les longueurs jusqu'à 120mm, avec écrous, rondelles, écrous Nylstop, rondelles Grower. C'est une question de vie ou de mort le week-end. Faire constituer l'assortiment par un fournisseur industriel, le coût en est bien plus faible qu'on l'imagine parfois, surtout si l'on se réfère aux tarifs pratiqués par les magasins de bricolage.
C'est donc du M12 x 100 10.9 qui a été monté, ce qui ne permet pas de démultiplier suffisamment l'effort pour sortir facilement la poulie par sa seule rotation. Il a fallu jouer sur les six autres.
Une fois la poulie déposée, on accède enfin aux joints fuiteux (un spi et un torique, rouge). La couche de cambouis permet de se faire une idée de leur état.
Penser à récupérer la clavette.
La poulie est déposée
Pour nettoyer la zone, placer un anneau de papier absorbant entre joint spi et nez de vilebrequin. Ensuite, éliminer les crasses : WD40, white spirit, etc...
Protection
Enfin, inspecter la poulie à la recherche d'une usure au niveau de la portée des lèvres du joint spi. C'est la poulie entière qui devra être remplacée au cas où elle serait creusée, même un peu, à ce niveau. Il est peut être possible de décaler légèrement le joint neuf afin de conserver une poulie présentant une usure modérée.
Le couple de serrage n'est pas énorme : 152 Nm. Il est très facilement atteint par une clé à choc 1/2" de qualité, donc méfiance en cas d'utilisation de cet outil : il faut la régler "léger".