Les opérations décrites ici exigent une parfaite connaissance du système de freinage, des organes de liaison au sol, et de leur maintenance. Cet article ne s'adresse pas à des débutants. En cas de doute quant à ses capacités, il est absolument vital, pour soi-même aussi bien que pour autrui, de s'adresser à un professionnel.
L'auteur décline toute responsabilité en cas d'accident qui surviendrait suite à l'utilisation des informations contenues dans cet article. SI VOUS DÉCIDEZ DE TIRER PARTI DE CES INFORMATIONS, VOUS LE FAITES EXCLUSIVEMENT SOUS VOTRE PROPRE RESPONSABILITÉ.
La plupart des manipulations étant communes, cet article décrit les deux opérations.
Le serrage d'une roue sur le moyeu est une opération qui n'est pas aussi anodine qu'il y parait, surtout sur un véhicule tout terrain. Les roues sont les seuls éléments en contact avec le sol. Elles assurent, en temps que premier ou dernier élément d'un ensemble, le guidage, la transmission de la puissance, ainsi que celle du freinage. Absolument tous les efforts passent par elles, et donc par leurs fixations qui se composent de cinq goujons et de leurs écrous.
Un simple grain de sable suffit à abîmer le filet. Le serrage devient difficile, et même après nettoyage, les choses empirent avec le temps et les démontages / remontages successifs. L'ensemble à tendance à gripper. Or, les écrous doivent être serrés à un couple bien déterminé. Ce serrage peut s'effectuer à la clé dynamométrique, comme dans les centres spécialisés ou chez les amateurs méticuleux, ou bien le plus souvent à la main, en particulier "sur le terrain". Le grippage d'un ensemble goujon / écrou fausse la lecture de la clé dynamométrique, ainsi que la sensation de l'effort appliqué en cas de serrage au feeling. Il s'ensuit un serrage réel insuffisant. La roue n'est alors pas suffisamment plaquée contre le moyeu. Ceci peut aboutir à une déformation du voile de la jante, tout particulièrement si plusieurs goujons sont grippés, voire à des mouvements intempestifs de la roue.
Il est utile de rappeler quelques règles de base :
Malgré tout, il arrive qu'un ensemble goujon / écrou grippe.
La documentation disponible est fausse. Une illustration montre l'opération effectuée moyeu en place sur sa fusée, disque de frein en place sur son moyeu.
CECI EST RIGOUREUSEMENT IMPOSSIBLE !
La preuve !
Désolidariser le goujon du moyeu est facile. Il suffit de le frapper de dehors en dedans. Mais il vient buter sur le flasque du disque de frein !
Il est donc indispensable de déposer le moyeu, puis de séparer le disque du moyeu. Alors seulement le goujon pourra être déposé puis remplacé. Le remplacement du disque de frein impose également la dépose du moyeu.
Le disque est fixé au moyeu par cinq boulons munis de têtes "étoiles" 9/16" à 12 pans. Une douille de 14 mm 12 pans convient parfaitement. Une clé à pipe n'est pas idéale, les boulons étant placés assez profondément dans le flasque. Néanmoins, une clé à pipe débouchée et une tige d'acier faisant levier peuvent convenir.
Les boulons de fixation du disque de frein
Ces boulons sont assez difficiles à retirer. Le mieux est d'utiliser une clé à chocs, ou bien de serrer le disque dans un étau (après avoir pris soin de le munir de mordaches en plomb). Dans l'exemple ci dessous, c'est la clé à chocs réglée au plus fort (environ 440 N.m) qui en est venue à bout.
Commencer par repérer disque et moyeu l'un par rapport à l'autre, afin de replacer ensuite les pièces dans la même position relative. Une bonne pratique est d'effectuer un marquage définitif. C'est facile à réaliser par exemple en donnant un très léger coup de foret de 6 mm sur 1 ou 2 mm de profondeur de part et d'autre du plan de contact. Ceci est bien sûr inutile dans le cadre d'un remplacement du disque de frein !
Repérage des pièces
Une fois les cinq boulons étoilés retirés, décoller les deux pièces à l'aide d'une massette. A moins d'une très forte corrosion, la séparation s'effectue sans difficulté.
Séparation disque / moyeu
Pour le déposer, il suffit de frapper son extrémité filetée. Il est cannelé et monté en force dans le moyeu. Un léger coup de marteau est en principe suffisant.
Dépose du goujon
Avant mise en place du goujon neuf, il est impératif de parfaitement nettoyer son logement afin qu'il vienne se placer correctement au fond du lamage.
Nettoyage du logement à la brosse métallique
Le nouveau goujon peut alors être placé. Dans un premier temps, il suffit d'en frapper la tête. Ensuite, à l'aide d'un ÉCROU NEUF OU EN PARFAIT ÉTAT, il sera définitivement enfoncé. Visser l'écrou à l'envers, c'est à dire face plane dirigée vers le moyeu. Serrer à fond. Ici, la clé à chocs réglée au maximum a été utilisée.
Ne jamais réutiliser l'écrou qui était sur le goujon grippé sous peine d'endommager le nouveau !
En cas de cannelures détruites ou endommagées (peu probable), il est possible d'immobiliser le goujon par deux ou trois points de soudure, une fois ce dernier "placé" par serrage du boulon.
Placement du goujon à l'aide d'un écrou
La tête du goujon doit être au fond du lamage
Nettoyer parfaitement les surfaces en contact, les boulons et les taraudages. Présenter les pièces, en cas de repose du disque d'origine, en alignant les repères faits avant désassemblage.
Les plans de contact doivent âtre parfaitement propres
Serrer les boulons de fixation. Le couple doit être compris entre 65 et 80 Nm. Le plus simple est de placer le disque entre les mors d'un étau muni de mordaches en plomb ou en aluminium (afin de de pas marquer la surface du disque de frein). En effet, il est difficile d'immobiliser l'ensemble au sol tout en appliquant le couple.
Enfin, débarrasser la zone centrale du moyeu et les chemins de roulements des saletés qui y sont entrées. Reposer le moyeu.
Couples de serrage des écrous de roue :
Serrage du disque sur son moyeu